Plus de1200 personnes atteintes des hépatites B et C ont été traitées en 2009, alors que près de 1000 malades attendent leur traitement pour l'année 2010, a indiqué la semaine dernière le président de l'association nationale SOS hépatites, M. Bouallag, à l'occasion de la journée nationale, le 12 janvier, de la lutte contre les hépatites. Se basant sur les statistiques du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le président de l'association a souligné que « l'hépatite B toucherait 2,5% de la population, alors que l'hépatite C affecterait, quant à elle, 2,7% ». M. Bouallag a estimé que ces données ne reflètent pas la situation réelle, tout en regrettant l'absence d'une véritable stratégie nationale ou d'un plan national clair de lutte contre les hépatites. Il a, à cet égard, plaidé pour une meilleure prise en charge de cette maladie asymptomatique grave qui représente, a-t-il dit, un « problème majeur de santé publique ». Les professeurs Berkane du CHU de Bologhine et Nabil Debzi du CHU Mustapha Pacha, qui ont animé cette journée d'étude, ont mis l'accent sur la prévention, le traitement, la prise en charge des malades et le diagnostic. Le Pr Berkane a déploré « l'absence en Algérie de dépistage des hépatites chez les femmes enceintes et d'études épidémiologiques relatives à cette maladie, qui est parmi les dix premières causes de mortalité dans le monde ». Pour sa part, le Pr Debzi a insisté sur l'impérative nécessité de la prévention contre cette maladie virale, notamment dans les régions du Sud, en signalant que 80% des cas d'hépatite sont de type C de génotype 1. Il a souligné qu'il y a un manque important de centres d'examen de biologie moléculaire. Il a fait savoir que le taux de guérison de l'hépatite C chez les personnes atteintes est de « seulement 40% » et que 23% des personnes atteintes d'hépatite C de génotype 1 sont hémodialysées et 0,44% sont des donneurs de sang, précisant que la prise en charge d'un patient atteint de cette maladie coûte 1 207 500 DA. Il plaide ainsi pour l'amélioration de la qualité de la prise en charge thérapeutique et psychologique des hépatiques. La rencontre a été l'occasion de rappeler les recommandations émises lors de la journée parlementaire sur la prise en charge des hépatites, tenue le 4 juin 2009 à Alger, relatives à la prévention, le dépistage, le diagnostic, la prise en charge, le traitement, la formation et l'information. Pour rappel, les prévalences de ces hépatites augmentent d'année en année et cela inquiète les spécialistes qui insistent sur la mise en place d'une stratégie de prévention. Si l'hépatite C est estimée aujourd'hui entre 1 et 3%, l'hépatite B est considérée trois fois plus fréquente, surtout en pratique hospitalière, ce qui met en cause l'hygiène hospitalière. L'hépatite post-transfusionnelle est la plus fréquente et elle évolue dans 80% des cas vers la chronicité. La prise en charge est aujourd'hui assurée dans des centres de références et les traitements sont mis à la disposition de malades au niveau de leurs structures régionales. Une enveloppe de 3,5 milliards de dinars a été dégagée par le par le ministère de la santé.