Partie pour s'aguerrir aux côtés de nations huppées comme l'Egypte et le Maroc, l'EN féminine algérienne est revenue d'Alexandrie avec le trophée dans ses bagages. Un trophée qui devrait donner une nouvelle impulsion au football féminin dans le pays. Avec la capitaine d'équipe Naïma Laouadi, la Maradona algérienne, nous sommes revenus sur cette belle victoire de son équipe. Pour la sociétaire du Celtic de Marseille, la victoire face au Maroc en finale de ce premier championnat arabe féminine est avant tout celle de la solidarité. « Le groupe a fait preuve d'une grande solidarité et surtout d'une grande volonté à arracher cette victoire finale et donc ce trophée que nous convoitait le Maroc », dira Naïma qui n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage à toutes ses équipières mais aussi à son entraîneur Chih : « Il a su nous galvaniser et nous permettre de répondre présentes à toutes les situations. Il a été à la fois un frère et aussi un homme de poigne. J'estime qu'il a su mettre en valeur cette amalgame de joueuses anciennes et nouvelles même si ces dernières n'étaient pas nombreuses ». Aussi pour celle qui avait brandi le trophée au nez et au menton des Marocaines, qui n'avaient pas accepté une telle issue de la rencontre pour avoir été battues sur le fil, cette victoire « est celle d'un groupe qui est là depuis un moment déjà et qui mérite bien une telle récompense pour avoir trimé depuis quatre années déjà ». Elle ajoutera : « J'ose espérer que cette victoire ne mettra pas un terme à la belle aventure que vivent depuis un moment toutes ces filles et que les responsables du football national à tous les niveaux de la hiérarchie ne se contenteront pas uniquement de cette CAN comme c'est souvent le cas ». D'ailleurs, elle fait un appel à ces derniers pour une prise en charge réelle de ce football féminin tout en remerciant au passage le président de la JSK M. Hannachi, qui a été à l'accueil de cette équipe nationale à son retour d'Egypte : « Il est à espérer là encore que tous les présidents de club de la Nationale une au moins mettent en place une équipe féminine pour une relance véritable de ce football qui a brisé des tabous. En fait, je ne fais pas uniquement appel aux présidents de club, mais aussi à ceux de la FAF et du MJS pour imposer la catégorie féminine comme cela se fait pour les autres catégories de jeunes et mettre en place carrément un championnat national féminin à poule unique ou à deux ou trois poules avec un tournoi final au bout de la saison ». Naïma Laouadi qui a décidé de rentrer dès la saison prochaine au bercail pour reprendre en main l'équipe de la JSK ,dont elle a été la génitrice, a émis le vœu enfin de voir les mêmes responsables du football algérien organiser une grande compétition féminine internationale comme le font d'autres pays arabes ou africains à l'image de l'Egypte, du Maroc, de la Tunisie, de l'Afrique du Sud « et ce pour que le football féminin national connaisse une autre dimension et vaincre définitivement les préjugés misogynes ». Pour rappel, Naïma Laouadi a été la digne ambassadrice du football algérien. En effet, sa technique a même fait d'elle une privilégiée pour avoir été sélectionnée dans l'équipe du reste du monde face à l'Allemagne au Stade de France à Paris. Un grand honneur pour les couleurs et le football national. Une sélection qui reste à ses yeux le plus beau souvenir de sa carrière. Comme elle a été nominée parmi les trois meilleures joueuses africaines en terminant seconde derrière une Nigériane. Une récompense qui est restée sans suite chez nos responsables misogynes : « Je pensais qu'avec cette sélection mondiale et cette nomination continentale, je méritais un peu d'égards de la part de nos responsables ». Il n'en fut rien. Ce fut au contraire comme cet échec programmé d'une carrière professionnelle en Allemagne, où cinq mois durant lesquels elle avait vécu dans la clandestinité faute de cette fameuse lettre de libération que les dirigeants de la FAF de l'époque lui avaient refusée. Ce mépris de nos responsables constituent les plus mauvais souvenirs de la carrière de footballeuse de Naïma Laouadi. Une mésaventure qui aurait découragé la plus pugnace de toutes les volontés, mais la détermination de Naïma a fait qu'elle ne s'était pas découragée en traversant toujours dans la clandestinité les frontières germano-françaises pour arriver en France où elle a évolué dans un premier temps à Evreux en Haute Normandie avant que les dirigeants de l'AS Monaco ne la contactent pour leur préférer enfin l'ambiance marseillaise et de la Canebière en optant pour le Celtic de Marseille où elle coule des jours heureux.