La création de l'agence foncière de la wilaya de Béjaïa sera enfin débattue samedi prochain lors d'une session extraordinaire qui vient d'être programmée exclusivement pour la question par l'Assemblée populaire de wilaya (APW). L'inscription est arrivée au bout d'un forcing opéré par les élus du RCD, FLN et des indépendants dont les 22 voix exprimées hier lors d'une session extraordinaire ont pu faire la différence devant les 19 voix du FFS qui n'a pas réussi à faire passer sa proposition d'un rendez-vous moins proche. Mieux que ça, la coalition conjoncturelle d'hier tend même à permettre la création de l'agence foncière de wilaya. La séance d'hier a vu les élus coalisés quitter la salle après avoir demandé la suspension des travaux pour revenir avec la décision concertée de réclamer une session extraordinaire pour samedi 13. Un coup de force pour le moins inattendu face au FFS qui, en sa qualité de parti majoritaire à cette assemblée, a jusque-là réussi à faire durer les reports. Programmée autour de la communication annuelle du wali et des points restés en suspens lors de la précédente session, la rencontre a débuté dans un climat de tension. Pour les chefs de groupe des coalisés d'hier, il y a urgence à donner l'instrument juridique pour la création de l'agence foncière de wilaya et mettre fin à une situation de blocage qui dure depuis trois ans. C'est l'avis du RCD qui estime que la défense des prérogatives des élus « est un combat à mener ailleurs », c'est-à-dire au Parlement, alors que pour le FLN la présence des élus au conseil de l'administration de l'agence à créer est défendue comme un point positif. Une position commune conjuguée donc à celle du wali, Rachid Fatmi, pour qui la présidence des agences communales par des élus « n'a pas empêché qu'il y ait dilapidation ». L'occasion de rappeler, une nouvelle fois, que des plaintes ont été déposées par ses soins contre des responsables de trois agences foncières, qu'il n'a pas nommées, et « où des directeurs d'exécutif ont été impliqués », devait-il souligner avant de lancer ce défi : « Nous n'avons peur de rien, je peux présenter un rapport point par point depuis les cinq ans où je suis ici à Béjaïa. » « S'il y a dilapidation, je demande au wali d'appliquer la loi sur tout le monde », a déclaré, de son côté, le président de l'APW, Mohamed Bettache, pour qui le retard dans le traitement du dossier répond seulement au souci de permettre à tout le monde d'« être au même niveau d'information ». La commission de l'APW chargée de l'étude du dossier a été destinataire du rapport de l'administration et devrait établir son propre rapport qu'elle doit désormais soumettre à la plénière samedi prochain.