Cette structure a manqué cruellement ces dernières années au point d'être à l'origine de nombreux blocages Longtemps bloquée par le FFS pour des raisons politiques articulées autour du «dépouillement des élus de leurs prérogatives», l'Agence foncière de la wilaya de Béjaïa verra vraisemblablement le jour prochainement. Le forcing des élus de l'opposition coalisés autour de la nécessité de doter la wilaya de cet instrument, a débouché sur l'organisation, samedi prochain, d'une session extraordinaire consacrée au sujet, devenu tabou ces dernières années. La wilaya de Béjaïa sera enfin dotée d'une agence foncière, qui a manqué cruellement ces dernières années au point d'être à l'origine de nombreux blocages. Le FFS, qui voulait reconduire la position adoptée lors de la précédente assemblée dissoute, n'a réussi qu'à obtenir un report d'une semaine face à une opposition qui jugeait les arguments de la majorité «inconséquents» «Les prérogatives des élus sont à défendre à l'APN», rétorquait un élu du RCD, partie prenante du bloc coalisé. Avec 23 voix, l'opposition, formée par le RCD, le FLN et les indépendants, s'est imposée contre la majorité FFS qui ne compte que 19 voix. Les débats houleux, marqués par le retrait des coalisés avant qu'ils révisent leur position, ont débouché sur la décision d'une session spécialement consacrée à la création d'une agence foncière. Béjaïa s'alignera, de ce fait, avec toutes les autres wilayas du pays après un blocage qui date depuis 2002. Au lendemain de la décision des pouvoirs publics de dissoudre des agences foncières communales, présidées alors par le président de l'APC, et leur remplacement par des agences de wilaya dont le maire n'aurait que le statut de membre, le FFS s'est élevé pour dénoncer ce qu'il considérait comme «un dépouillement des élus de leurs prérogatives». Depuis, à chaque fois que le sujet de création de l'agence foncière est abordé, il est vite évacué par la majorité FFS qui n'entendait pas revenir sur sa position. A la lumière des résultats des élections partielles de novembre 2004, la majorité FFS s'est affaiblie quelque peu. Le bras de fer qui opposait l'administration aux élus, s'installera entre une majorité et une opposition. Cette dernière a réussi à casser un tabou. Avec cet instrument, de nombreux projets restés bloqués, verront le jour aussi bien sur le plan de l'investissement que sur celui de réalisation de structures d'utilité publique. En l'absence d'une agence foncière, beaucoup d'assiettes de terrain constructibles ou à caractère agricole, n'ont pu être régularisées. Les plaintes des opérateurs économiques sont légion dans la wilaya rendant un peu la tâche de développement assez difficile. La dilapidation du foncier, argument avancé par certains pour s'opposer à la création de cette agence, ne trouvait pas preneur car elle existait bien lors de la période des agences foncières communales. A ce titre, les débats ont évolué pour aboutir à une stricte surveillance de la gestion du foncier. La session ordinaire de l'APW de Béjaîa s'est poursuivie hier pour aborder les travaux publics, l'hydraulique et les aménagements urbains qui ont bénéficié d'enveloppes conséquentes. A l'heure où nous mettons sous presse, l'habitat est examiné par l'Assemblée populaire de wilaya.