Le porte-parole du ministère des AE relève qu'à l'origine de cette campagne, il y a d'abord un acte d'hostilité mettant en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie. La polémique entre Alger et Rabat ne cesse d'enfler. Des responsables des deux pays s'échangent, depuis quelques jours, des accusations à travers les médias. Amar Belani qualifie, une nouvelle fois, la campagne médiatique menée par le Maroc contre l'Algérie «d'escalade préméditée». Dans une déclaration faite, dimanche dernier à l'APS, Belani rappelle, en effet, qu'à l'origine de cette campagne il y a d'abord un acte d'hostilité inqualifiable mettant en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie. «Il est intéressant de revenir sur le séquentiel de cette escalade, que tout laisse à penser qu'elle est préméditée puisqu'elle répond à des considérations multiples qui ne nous échappent point», soutient-il. Et d'ajouter : «A l'origine, il y eut donc cet acte d'hostilité inqualifiable mettant en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie. Les propos martiaux d'une gravité extrême, tenus par le chef du parti de l'Istiqlal, membre de la coalition gouvernementale, et relayés par les télévisons publiques, ne peuvent en aucune manière participer benoîtement de ‘‘la liberté d'expression et d'opinion'' et leur impact hautement dommageable ne pouvait être ignoré par les autorités qui préférèrent les absoudre par leur silence.» Le chef du parti El Istiqlal, rappelons-le, revendiquait «l'appartenance de Béchar et Tindouf au Maroc». Et de ce sens, le porte-parole des Affaires étrangères relève les contradictions et les inconséquences des responsables marocains qui ne cessent d'appeler à la réouverture de la frontière avec l'Algérie. «Comment doit-on interpréter le fait que ceux qui plaident vigoureusement pour la réouverture de la frontière en viennent, en même temps, à en contester le tracé ?», s'interroge Amar Belani. Mais, ajoute-t-il, «ce n'est pas la seule contradiction que nous avions relevée». «L'invocation des ‘‘règles de voisinage et de l'exigence de coopération'' aurait voulu que les actes suivent les professions de foi, fussent-elles volontaristes et engageantes pour l'avenir de la relation bilatérale, comme celles que nous avions entendues en février dernier», explique-t-il. «L'ouverture de la frontière ou la drogue» Amar Belani révèle, dans la foulée, une sorte de chantage que les autorités marocaines ont voulu imposer à l'Algérie. Les responsables du royaume, selon l'orateur, ont conditionné la lutte contre le trafic de la drogue et l'arrêt de ses «infiltrations massives en Algérie». «Nous fûmes surpris, lors des discussions que nous avions voulues confidentielles, dans un premier temps, de nous entendre dire, sur le ton du diktat, que pour mieux coopérer, il faut d'abord ouvrir la frontière», ajoute-t-il. A cet égard, indique-t-il, «on est alors en droit de s'interroger sur la partie qui a commencé à vouloir imposer des conditionnalités inacceptables, tant dans la forme que dans le fond». Pour Amar Belani, cette campagne est échafaudée en grande partie sur une déformation substantielle de nos déclarations officielles en ce qui concerne la question du Sahara occidental.