Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le nouveau centre de lutte contre la toxicomanie, situé au quartier Djenane Diffallah à Débdaba, est à la recherche de patients qui se font rares pour des consultations ou hospitalisations. Le centre de lutte contre la toxicomanie flambant neuf a ouvert ses portes au début de l'année en cours pour des consultations externes mais, depuis jeudi dernier, l'établissement, qui dispose de 30 lits (une aile pour les hommes et une autre pour les femmes), a renforcé ses moyens en étendant les consultations aux hospitalisations des toxicomanes, indique son directeur. Son personnel d'encadrement est constitué de trois ingénieurs en biologie formés à Rouiba (Alger), d'un médecin généraliste, d'un psychiatre, d'un psychologue et de cinq infirmiers. Le laboratoire opérationnel visité est équipé d'appareils de détection de degré de stupéfiants, d'un spectrophotomètre utilisé pour des tests biochimiques. Pour le gestionnaire de l'établissement, la toxicomanie est toujours considérée comme étant un sujet tabou à cause des pesanteurs socioculturelles, et rares sont ceux qui se déclarent être atteints du fléau et décident de prendre volontairement le chemin du centre pour des soins, explique notre interlocuteur. Néanmoins, pour briser ce tabou, l'établissement veut lancer une large campagne d'information et de sensibilisation afin d'attirer vers le centre, affirme le directeur, les toxicomanes. En présence d'une représentante d'une association engagée dans cette lutte, un jeune homme de 38 ans a décrit devant l'assistance l'enfer de la drogue qu'il a subi pendant 13 années pour finalement en sortir indemne grâce, a-t-il dit, à sa volonté inébranlable. L'insertion du jeune homme dans la vie sociale ne lui a posé aucun problème, a-t-il souligné.