A la recherche de victoires faciles, surtout après sa récente débâcle au Liban-Sud, l'armée israélienne poursuit son agression contre le nord de la bande de Ghaza, qu'elle a lancée mercredi passé. Quant au président palestinien, Mahmoud Abbas, il a vivement condamné hier ces attaques, affirmant qu'Israël n'assurerait pas sa sécurité au prix du sang palestinien. « Si Israël veut la paix et la sécurité, la voie du sang palestinien n'est pas celle qu'il doit suivre », a affirmé M. Abbas. « Hier, les Israéliens ont annoncé qu'ils quittaient Beit Hanoun et nous avons cru que c'était terminé mais malheureusement ils recommencent », a ajouté M. Abbas. « Cela montre qu'Israël est déterminé à poursuivre son agression non seulement à Beit Hanoun mais dans toute la bande de Ghaza et cherche des prétextes pour le faire », a-t-il poursuivi. Sur le plan politique, le ministre palestinien des Prisonniers, Wasfi Qabha, a assuré qu'un accord a été conclu entre le mouvement Hamas et le président Mahmoud Abbas sur un gouvernement d'union nationale. « Il y a eu un accord sur tout, sur la formation du gouvernement, le nom du futur Premier ministre et les critères de nomination des nouveaux ministres et sur le programme », a-t-il indiqué. Moustapha Barghouti, membre du conseil législatif, qui a joué un grand rôle dans le rapprochement des points de vue entre les deux côtés, a affirmé, hier, que l'accord sera annoncé dans la soirée ou au plus tard aujourd'hui, après une rencontre prévue à Ghaza entre le président Abbas et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. 58 Palestiniens, dont plus de la moitié, sont des civils ont été tués et plus de 250 ont été blessés. Des sources hospitalières nous ont affirmé que l'état d'une trentaine d'entre eux est critique. Dans la matinée d'hier, six Palestiniens ont été tués alors même que l'armée israélienne laissait croire à un retrait de ce territoire. Lundi, près de Beit Lahia, une autre localité du nord de la bande de Ghaza, un massacre a été évité de justesse, lorsqu'un missile air-sol visant une voiture civile est tombé près d'un minibus scolaire à bord duquel se trouvaient des dizaines d'enfants âgés de 4 à 6 ans. L'armée israélienne qui depuis 6 jours occupe entièrement la localité de Beit Hanoune, au nord de la bande de Ghaza, l'isole du reste de ce territoire par un blocus général de toutes les entrées et sorties. Des dizaines de maisons ont été démolies, des dizaines d'hectares de terre agricole ont été dévastés, l'eau potable et le courant électrique ont été coupés, les routes asphaltées ont été endommagées, au moins une mosquée a été détruite et des centaines de personnes arrêtées. Avec les agressions continues des soldats israéliens contre les équipes médicales, dont deux ambulanciers, figurent parmi les morts et l'unique hôpital de cette localité, c'est toute la situation humanitaire des 30 000 habitants de Beit Hanoune qui devient de plus en plus alarmante. Dans cette opération qui ne restera pas limitée à Beit Hanoune, puisque des chars israéliens venus en renfort ont été signalés à l'est de la ville de Jabalia, l'armée israélienne utilise tous ses gros moyens qui font d'elle l'une des armées les plus fortes du monde. Pour justifier l'utilisation de cette armada impressionnante, la machine médiatique israélienne et occidentale n'arrête pas d'exagérer les capacités de la résistance palestinienne. Dire que les roquettes palestiniennes de fabrication artisanale de type Qassam et autres sont des missiles qui représentent un danger stratégique pour l'existence de l'Etat hébreu est l'un des exemples de cette propagande. En fait, depuis son installation dans la région proche-orientale, en 1948, aux dépens de la terre et de la population palestinienne, l'Etat d'Israël n'a jamais réellement changé de politique. Terroriser, tuer, déporter, occuper plus de terres dans le but de faire abdiquer les Palestiniens et les forcer à accepter sa vision de la solution politique du conflit. Les Palestiniens, qui ont un réel besoin de ce gouvernement, espèrent que l'agression israélienne en cours persuadera le Fatah et le Hamas de parler le même langage, afin de pouvoir faire face aux plans de l'ennemi commun.