Edward Snowden a retrouvé quelque espoir, hier, de se rendre dans un pays d'accueil après que le Venezuela et le Nicaragua eurent affirmé être prêts à accorder l'asile à l'ex-consultant de l'Agence de la sécurité nationale américaine (NSA), bloqué depuis 14 jours dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo. Au moment où la situation de l'informaticien américain, recherché pour espionnage par Washington, semblait s'enliser, près de deux semaines après son départ de Hong Kong, les présidents du Venezuela, Nicolas Maduro, et du Nicaragua, Daniel Ortega, ont annoncé vendredi qu'ils pourraient l'accueillir. M. Maduro, héritier politique du défunt Hugo Chavez, grand contempteur des Etats-Unis, a affirmé, au cours d'une célébration de l'indépendance du Venezuela, qu'il accordait «l'asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l'empire le plus puissant du monde, qui s'est déchaîné sur lui». M. Ortega a, pour sa part, dit que si les circonstances le permettaient, son pays recevrait Snowden «avec grand plaisir» et qu'il lui donnerait l'asile. Ces rebondissements devraient redonner de l'espoir au jeune homme à l'origine de révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales. Il avait déposé en début de semaine des demandes d'asile dans 21 pays, mais voyait ses options se réduire comme peau de chagrin avec les refus successifs de nombreuses capitales. Signe que la situation semblait désespérée, le site WikiLeaks a annoncé vendredi, avant les déclarations des chefs d'Etat vénézuélien et nicaraguayen, que Snowden avait demandé l'asile auprès de six autres pays, sans toutefois préciser lesquels, «de crainte d'une tentative d'ingérence de la part des Etats-Unis». Les offres des deux pays d'Amérique latine devraient aussi soulager les autorités russes, confrontées à une situation de plus en plus embarrassante et réticentes à gâcher leurs relations déjà tendues avec Washington pour une telle affaire. «Un asile pour Snowden au Venezuela serait la meilleure solution. Ce pays a un sérieux conflit avec les Etats-Unis. Cela ne pourra pas être pire. Il ne peut pas vivre éternellement à Cheremetievo», a estimé hier sur son compte Twitter Alexeï Pouchkov, le chef de la commission des Affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement russe).