Hier matin, l'agence de presse britannique Reuters annonçait le retour «dans les prochaines heures du président Abdelaziz Bouteflika». La gestion calamiteuse de la maladie du président Bouteflika est loin d'être terminée. La rumeur et parfois même l'intox sont érigées en mode de communication sur son état de santé. Après de fausses informations sur la nature de l'accident dont il a été victime, des «sources de la Présidence» en rajoutent d'autres sur le jour probable de son retour au pays. En effet, plusieurs dates ont été avancées. Hier matin, l'agence de presse britannique Reuters annonçait le retour «dans les prochaines heures du président Abdelaziz Bouteflika», en citant une source proche de la Présidence. «Le président algérien Abdelaziz Bouteflika devrait rentrer à Alger très prochainement», rapporte Reuters, rappelant que les autorités n'ont fourni que des informations parcellaires sur son état de santé depuis son transfert en France. L'information de l'agence a été vite reprise par les médias français, qui évoquent «l'arrivée du président Bouteflika à Alger dans les prochains heures». Mais aucun communiqué officiel n'a été rendu public par les services de la Présidence pour confirmer ou infirmer cette information. La semaine dernière, le journal électronique TSA avait parlé d'«un retour imminent de Bouteflika en Algérie», en citant des sources informées. «Le Président pourrait rentrer aujourd'hui (vendredi 5 juillet, ndlr) ou dans les prochaines heures», écrivait TSA. La nuit du doute se prolonge indéfiniment. L'avion présidentiel n'apparaît toujours pas dans le ciel d'Alger au moment où nous mettons sous presse. Visiblement, l'opinion publique n'en finit pas avec les rumeurs concernant le chef de l'Etat. L'on se souvient qu'après son transfert à l'hôpital du Val-de-Grâce, des titres de la presse nationale avaient même avancé un retour de Bouteflika «au bout de 7 jours d'hospitalisation». Il n'en fut rien. Ensuite, un autre quotidien, interviewant un conseiller à la Présidence qui avait gardé l'anonymat, affirmait que le président Bouteflika «devrait rentrer au début du mois de juin pour recevoir le Premier ministre turc Recep Teyyip Erdogan, puis le président chinois Xi Jinping». Faux scoop. Recep Teyyip Erdogan a été reçu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, alors que Xi Jinping n'est pas venu. Pourquoi distiller tant de rumeurs ? Que vise-t-on à travers ce genre de fausses informations, dont la source est toujours de la Présidence ? Il aurait fallu informer d'abord l'opinion sur le déroulement de «la réadaptation fonctionnelle» que suit le président Bouteflika depuis plus d'un mois. A ce sujet, aucun officiel ne s'aventure à éclairer les Algériens. Malheureusement, le peu d'informations sur la santé du chef de l'Etat vient de Paris (France). Dans son édition d'hier, Le Figaro, un quotidien proche de la droite française, évoque «une nette» amélioration de l'état de santé de Bouteflika : «Hospitalisé en France depuis avril dernier, le président algérien va mieux que les gens ne croient et que les médecins ne l'imaginaient.» Une source diplomatique proche du dossier estime que «Abdelaziz Bouteflika est susceptible de rentrer à Alger, sans toutefois hasarder une date», précise Le Figaro.