Une semaine après la destitution de Mohamed Morsi par l'armée égyptienne, les Frères musulmans sont toujours au cœur de l'attention. Alors que des violences entre pro et anti-Morsi se poursuivent dans les villes égyptiennes, le Premier ministre, fraîchement nommé, Hazem Beblawi, est en charge de former un gouvernement de transition. Si à l'heure où nous bouclons, celui-ci n'est pas encore connu, Hazem Beblawi a fait un appel de pied assez clair aux Frères musulmans en déclarant qu'il ne s'opposait pas à la participation de la confrérie déchue à la transition politique, voire même, au pouvoir qui sera mis en place. «Je ne me préoccupe pas de l'appartenance politique. Si quelqu'un est proposé par le Parti de la liberté et de la justice (ndlr : PLJ, représentation politique officielle des Frères musulmans en Egypte) et que cette personne est qualifiée pour le poste, sa nomination pourra être envisagée.» Cette annonce avait déjà été faite la semaine dernière par un membre de l'opposition avant d'être déclinée de manière cinglante par des responsables des Frères musulmans. Il est fort à parier que cette main tendue répond aux critiques récentes adressées au plan de transition proposée par Adly Mansour avant-hier et élaboré avec son vice-président Mohamed El Baradei qui, pour beaucoup, s'apparente à une décision prise sans concertation. Par ailleurs, la justice égyptienne a ordonné mercredi l'arrestation de Mohamed Badie, leader de la confrérie, pour incitation à la violence qui a fait 53 morts et 480 blessés au Caire, en début de semaine. Les autorités ont également annoncé que Morsi se trouvait «en lieu sûr» et d'ajouter : «Il est traité dignement et aucune charge n'est pour l'heure retenue contre lui.» Le sort des Frères musulmans est encore loin d'être fixé en Egypte.