Hazem Beblawi, nommé Premier ministre aura la lourde tâche d'organiser la transition Le nouveau Premier ministre est un économiste de tendance libérale, âgé de 76 ans, qui a fait une longue carrière dans plusieurs institutions économiques privées et publiques, égyptiennes et internationales. L'économiste Hazem Beblawi a été chargé hier de diriger le gouvernement de transition en Egypte, six jours après la déposition par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, qui a déclenché des violences meurtrières à travers le pays. Un temps pressenti pour devenir Premier ministre, le Prix Nobel de la Paix Mohamed El Baradei, figure de l'opposition laïque, devient pour sa part vice-président en charge des relations internationales, a annoncé le porte-parole de la présidence. Ces annonces sont survenues alors que les Frères musulmans enterraient hier les dizaines de manifestants tués la veille lors d'un rassemblement de soutien à M.Morsi au Caire. Si les Frères ont appelé au «soulèvement» après ce «massacre», aucun incident n'a été rapporté pour le moment. Le nouveau Premier ministre est un économiste de tendance libérale, âgé de 76 ans, qui a fait une longue carrière dans plusieurs institutions économiques privées et publiques, égyptiennes et internationales. Hazem Beblawi a été vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011, durant la période de transition sous la direction militaire qui a suivi la chute de Hosni Moubarak. Peu après cette nomination, l'armée a mis en garde contre toute perturbation dans le «délicat et complexe» processus de transition, dans une déclaration à la télévision publique. Le choix de M.Beblawi intervient après plusieurs jours de discussions et le retrait du principal parti salafiste, al-Nour - qui a soutenu le coup militaire au côté de mouvements majoritairement laïques - en raison des violences ayant tué des dizaines de pro-Morsi au Caire. Afin de relancer la transition politique, le président par intérim, Adly Mansour, a émis dans la nuit une déclaration constitutionnelle prévoyant une réforme de la Constitution qui devra être validée par référendum puis l'organisation d'élections législatives d'ici début 2014. Les Frères musulmans ont rejeté cette déclaration: «Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes... ramène le pays à la case départ», a commenté un de leurs responsables, Essam al-Erian, sur son compte Facebook. Le groupe Tamarrod, à l'origine de la contestation contre M.Morsi, a exprimé de son côté des réserves sur le nouveau cadre institutionnel et déclaré préparer avec des experts une série d'améliorations. Dans le même temps, des funérailles des victimes de lundi au Caire étaient prévues à travers le pays, dans un climat d'extrême tension prévalant depuis la destitution par l'armée le 3 juillet de M.Morsi, trois jours après des manifestations monstres d'opposition. Les violences survenues lundi matin lors d'une manifestation pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire ont fait au moins 51 morts et 435 blessés, selon les services d'urgences. Les Frères musulmans ont publié une liste de ses 42 partisans tués, tandis que la police et l'armée ont fait état de trois morts dans leurs rangs. M.Mansour a ordonné l'ouverture d'une enquête. Selon les Frères musulmans, des soldats et des policiers ont ouvert le feu sans raison contre les manifestants. Leur bras politique, le parti de la liberté et de la justice (PLJ), a appelé au «soulèvement» et mis en garde contre «l'apparition d'une nouvelle Syrie». L'armée a pour sa part déclaré avoir répliqué après une attaque de «terroristes armés» contre le siège de la Garde républicaine. «Cela n'était pas une manifestation pacifique», les partisans de M.Morsi ont utilisé «des mitraillettes et des pistolets», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.