L'industrie et la distribution du livre en Algérie sont des activités qui n'ont pas été encadrées par des textes de loi. Une faille que le gouvernement tente de rattraper à travers un projet de loi qui sera remis au Parlement lors de la session d'automne. Selon Khalida Toumi, ministre de la Culture, la nouvelle loi permettra aux éditeurs de livres de devenir également des distributeurs. Cela concerne aussi les importateurs d'ouvrages. La diffusion des livres étrangers en Algérie a fait l'objet d'un décret signé par Ahmed Ouyahia, alors chef de gouvernement, en août 2003. «Tout livre ou ouvrage sur tout support, importé et destiné à la commercialisation, à la diffusion gratuite, ou à l'exposition est soumis à une autorisation de diffusion délivrée par le ministère chargé de la Culture», est-il écrit dans ce texte. Selon la ministre de la Culture, il faut protéger les librairies. L'Algérie compte actuellement à peine 200 librairies. Un nombre en déclin depuis plusieurs années. Ce chiffre est très faible par rapport à la surface du pays, au nombre d'universités et à la densité de la population. La nouvelle loi facilitera aux institutions de l'Etat l'achat direct en librairie. Il s'agit notamment des bibliothèques municipales, des administrations locales, des universités, des centres de formation, des lycées, des écoles… Une manière de soutenir les libraires, qui se plaignent souvent de la mauvaise distribution des livres et de la faible demande sur les ouvrages. Les lecteurs trouvent, eux, que les prix des livres sont élevés. La nouvelle loi va aussi instituer le prix unique pour les ouvrages. D'après Khalida Toumi, le prix d'un même livre varie selon la région. D'où la nécessité d'uniformiser les prix, comme cela est appliqué dans les autres pays. La prochaine loi sera également porteuse de nouvelles mesures pour donner aux maisons d'édition de livres leur statut d'entreprises de production. Actuellement, elles sont considérées comme des entreprises prestataires de services. A ce titre, elles sont soumises à l'impôt sur les bénéfices de sociétés (IBS) fixé à 25%. Ce qui entrave grandement leurs capacités de développement et de diversification d'activités.