1 - Modification du statut de l'éditeur de prestataire de service à producteur: L'éditeur est considéré par les services du registre du commerce (Ministère du Commerce) comme un prestataire de service, ce qui engendre une différence dans les mesures fiscales appliquées par rapport au producteur. L'éditeur est le moteur de l'industrie du livre par la production de contenus (littéraire, pédagogique, scientifiques,...); par sa création, l'éditeur anime toute la chaîne du livre (imprimeur, diffuseur, distributeur, libraire, auteurs,...). En matière d'enregistrement aux services des registres du commerce, il est recommandé que l'éditeur soit considéré comme producteur. En changeant de statut, l'éditeur bénéficiera d'une réduction de 6% sur l'IBS, car l'Impôt sur le Bénéfice des Sociétés (I.B.S.), pour un Producteur, est fixé à 19%, alors que celui du Prestataire est de 25%. En étant producteur, l'éditeur gérera aussi son stock de papier et pourra importer sa matière première. Il bénéficiera des mesures spéciales d'importation qui lui permettront d'utiliser d'autres moyens de paiement que le Credoc. Ce qui permettra de réduire ses coûts de production de plus de 25% et de ce fait entraînera une baisse sensible du prix public du livre. 2 - Promouvoir le métier de libraire: La faiblesse du réseau de librairies, en dehors des grandes villes du pays, pénalise la bonne diffusion du livre. L'absence d'aide à la création de librairies (mesure fiscale, aide bancaire, location, etc.) et le manque de formation n'encourage pas l'investissement dans une librairie. Si les pouvoirs publics attribuaient un local par commune pour le commerce de la librairie, et cela dans le cadre de la politique de Monsieur le Président de la République concernant la mise à disposition de locaux commerciaux pour les jeunes dans toutes les communes, soit 100 locaux commerciaux par commune (150.000 locaux), le réseau des librairies se verrait enrichi d'au moins 1500 librairies. La création de librairies pourrait être encouragée par des formules motivantes en apportant un soutien financier aux nouvelles librairies d'une valeur d'au moins 200.000 DA pour constituer le fonds de démarrage, tout en respectant un certain équilibre entre les disciplines (littérature, sciences humaines, jeunesses, beaux livres, scolaire). Il est recommandé aussi d'accompagner les nouveaux libraires par un soutien professionnel en les formant sur des cycles de séminaires ou autres. 3 - Mettre en place une politique d'acquisition: La dynamisation du secteur du livre se fera aussi à travers la réouverture et la création des bibliothèques publiques, qui constitueront un canal de diffusion primordial, ainsi que par l'exhortation des institutions publiques à acquérir une partie de la production nationale. 4 - Encourager l'exportation du livre: La méconnaissance des banques algériennes des règles commerciales qui régissent le secteur du livre et de l'édition et la non-considération du livre par les banques comme un produit d'abord culturel et non uniquement commercial fait que l'exportation du livre est soumise aux mêmes lois qui régissent tous les produits exportés; c'est-à-dire le rapatriement, soit des montants des factures soumises, soit des produits en un échéancier de 60 jours. Nous incitons les banques à faciliter l'exportation des livres publiés par des éditeurs algériens, en accordant des délais plus importants (une moyenne de six mois), pour être en conformité avec les spécificités commerciales qui régissent le métier (exportation de livres) partout dans le monde.