Les enquêteurs de l'IGF entameront leur travail à partir de demain pour situer les responsabilités des uns et des autres dans toutes les affaires de malversation et de corruption ayant impliqué des élus sortants et des fonctionnaires de l'APC. Une commission de l'Inspection générale des finances (IGF) a été dépêchée, jeudi, à l'APC de Boumerdès pour faire la lumière sur la gestion des affaires de la collectivité et les scandales de corruption ayant éclaboussé certains élus durant le mandat écoulé. Cette commission, composée de trois cadres, devra éplucher tous les dossiers liés à la gestion de la commune entre 2007-2012, a-t-on appris d'un responsable local. Les enquêteurs de l'IGF entameront leur travail à partir de demain pour situer les responsabilités des uns et des autres dans toutes les affaires de malversation et de corruption ayant impliqué des élus sortant et des fonctionnaires de l'APC, ajoute notre source. Les délibérations de l'ancienne Assemblée seront toutes passées sous la loupe de la commission. Idem pour la comptabilité et les finances de l'APC qui sont gérés de manière sujette à soupçon depuis plusieurs années. En avril dernier, le wali de Boumerdès, M. Abbas, a révélé que pas moins de 17 milliards de centimes avaient été prélevés des comptes de l'APC suite à des plaintes déposées par des entrepreneurs, dont les factures n'ont pas été honorées à temps. Il faut dire que cette commune a vu succédé à sa tête trois P/APC durant le mandat écoulé, dont deux d'entre eux, élus sur la liste du (PT), avaient fait l'objet de poursuites judiciaires pour des délits liés, entre autres, au «trafic de chalets et au non-respect du code des marchés publics». Les bilans des d'activités des deux dernières années font état de 22 milliards de centimes qui n'ont pas été consommés par les responsables locaux. On a appris que d'importants biens de la commune sont cédés à de tierces personnes sans contrepartie, alors que plus de 40 milliards de recettes fiscales n'ont pas été recouvertes par les services concernés. Pire, de grandes entreprises et des instituts de renommée nationale domiciliés à Boumerdès s'acquittent de leurs impôts à Alger sans qu'aucune autorité ne lève le petit doigt. C'est dire que rien ne va pour le mieux dans cette municipalité balnéaire qui compte près d'une centaine de projets qui tardent à être lancés en raison du laxisme des uns et l'incompétence des autres. Même l'actuelle Assemblée, présidée par un maire d'obédience FFS, a brillé par une gestion hasardeuse des affaires de la commune, et elle était bloquée pendant plus de deux mois en raison des luttes partisanes. Il y a quelques mois, le nouveau P/APC a cédé un espace commercial de 600 m2 à un privé avec un prix symbolique sur la base d'une délibération vieille de douze ans. Le même responsable avait également signé un permis de construire pour l'attribution de 27 lots de terrain au moment où d'importants projets peinent à voir le jour dans la commune en raison du manque d'assiettes foncières. En somme, les résultats de la commission de l'IGF sont attendus avec impatience par la population locale et risquent de révéler d'autres vérités qu'elle ignore jusque-là.