La population de Tizit se plaint des dures conditions de vie et interpelle les autorités. Le siège de l'APC d'Illilten (70 km de Tizi Ouzou) est fermé depuis une semaine par la population. Par cette action, les habitants de Tizit entendent « protester contre la marginalisation dont ils sont victimes ». Un collectif des protestataires a été constitué pour informer l'opinion publique. L'on insiste alors pour préciser que la contestation est pacifique. Dans la plate-forme de revendications adressée à toutes les autorités ainsi qu'une lettre ouverte adressée le 9/7/2013 au premier ministre, ils énumèrent les griefs. Tizit, qui a payé un prix fort lors de la guerre de libération (158 martyrs), manque de tout. La population attend toujours le téléphone fixe et l'Internet. Les stèles du village nécessitent une réhabilitation pour l'un et un achèvement des travaux pour l'autre. La plupart des accès demandent des aménagements alors que l'ouverture de nouvelles pistes devient indispensable. Dans le domaine de l'hydraulique, les habitants revendiquent la réfection des conduites principales d'AEP et le captage de nouvelles sources. Quant au réseau d'assainissement inachevé, il serait, d'après nos interlocuteurs, la cause d'un affaissement de terrain et laisse planer le risque de maladies à transmission hydrique. La couverture sanitaire laisse à désirer. La polyclinique manque d'équipements médicaux alors que l'ouverture d'un service de maternité et d'urgences se fait toujours attendre. Les revendications concernant la jeunesse, l'environnement et autres sont nombreuses. «Hormis la visite d'information du chef de daïra, aucune autorité n'a dénié s'intéresser à notre calvaire…», témoigne-t-on. Le président de l'APC a refusé de rencontrer la délégation des protestataires, ont affirmé des villageois. Ceci accentue encore ce sentiment de mépris éprouvé par ces centaines de personnes qui se regroupent chaque matin devant la mairie pour ne consentir à s'en aller qu'à la tombée de la nuit. La lettre ouverture conclue que «devant l'ampleur de nos problèmes… toute la population est plus que jamais mobilisée à poursuivre son action de contestation et de revendication jusqu'à la satisfaction pleine et entière de sa plate- forme de revendications.» Cette fermeture, malheureusement passage obligé pour se faire entendre, ne va pas sans pénaliser les autres citoyens de la commune, en cette période de dépôts de dossiers à divers examens et à l'université. Ceux que nous avons contactés bien que solidaires de leurs voisins, se disent victimes d'une situation qui leur échappe. Le P/APC que nous avons essayé de joindre «est absent» nous répond un gardien. Notons qu'une marche a été organisée, jeudi dernier, vers Iferhounene, pour remettre une lettre au chef de daïra.