Krouche est le nom d'un village anonyme d'Imsouhal, dans la daïra d'Iferhounène (65 km au sud-est de Tizi Ouzou). Le chemin qui mène à ce petit hameau perdu de la Haute Kabylie est tortueux et serpenté. Il est presque à l'état de piste, constate-t-on. Depuis son ouverture par la population locale, à la fin des années 1960, ce chemin étroit n'a fait l'objet d'aucun entretien par les pouvoirs publics. l'isolement de kerrouche Cette situation a accentué l'isolement de Kerrouche du reste du monde. Les transporteurs fuient la région et ce sont les écoliers qui en payent les frais. « Mes enfants doivent se réveiller à 5 h, pour ne pas rater le seul camion de la commune d'Imsouhal, assurant le ramassage scolaire lorsqu'il ne tombe pas en panne », lance d'un ton ironique Amar, père de deux lycéens. Ce dernier dénonce l'abandon dont fait l'objet Kerrouche par les pouvoirs publics qui semblent oublier complètement l'existence de ce village où habitent près de 2000 personnes. Interpellé par les membres du comité du village, le nouveau wali de Tizi Ouzou a promis dimanche dernier de régler ce problème dans les meilleurs délais. M. Mazouz, le wali, précise à ce propos qu'il existe 3000 km de chemins communaux qui doivent être réhabilités à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou. Profitant de la brève visite du premier magistrat de la wilaya, les représentants des comités de village de la daïra d'Iferhounène et les élus locaux n'ont pas manqué de soulever d'autres carences, à l'origine d'un exode rural massif de la population locale vers les grandes villes (Tizi Ouzou, Alger, ...) A Tizit, l'un des villages les plus isolés de la commune d'Illilten, les habitants protestent contre le manque d'eau durant l'été et les incessantes coupures d'électricité pendant l'hiver. Ces problèmes touchent également les villages voisins qui ont acheminé à leurs frais des conduites d'eau des sources naturelles, situées sur les hauteurs du Djurdjura. Système de santé défaillant Certains quartiers attendent d'être assainis alors que d'autres demandent la création de décharges publiques pour se débarrasser des ordures ménagères qui polluent l'environnement. Côté santé, l'ouverture au début de l'année 2000 d'un immense centre de santé à Tizit n'a rien changé à la situation. Selon les citoyens, cette structure, qui a coûté plusieurs centaines de millions de centimes à l'Etat, fonctionne aux heures administratives. Elle ne dispense que les premiers soins pour les 10 600 habitants de la commune d'Illilten, rétorque-t-on. La prise en charge médicale est assurée par deux infirmiers et un seul médecin dont la présence irrégulière est contestée par les citoyens. Le bloc réservé à la maternité n'est pas opérationnel, note-t-on. L'équipement du centre avec une ambulance pour l'évacuation des malades en cas d'urgence est fortement sollicité. A Zoubga, les villageois demandent, quant à eux, l'affectation d'un infirmier dans un dispensaire qu'ils ont construit avec leurs propres fonds. Les habitants de la daïra d'Iferhounène n'ont pas manqué aussi de soulever d'autres problèmes liés à la réhabilitation des établissement scolaires qui ont subi d'importants dégâts lors des dernières chutes de neige de ces trois dernières années. Réalisation de programmes de construction de logements sociaux et le renforcement du dispositif de l'aide à l'habitat rural étaient au centre des préoccupations des représentants des citoyens lors de la visite du wali de Tizi Ouzou. Les jeunes, touchés par le chômage et l'oisiveté, ont pour leur part demandé l'équipement des centres culturels existants et l'aménagement des aires de jeux. M. Mazouz a invité ses interlocuteurs à se rapprocher de ses différents services pour faire part de leurs doléances. Il a demandé surtout aux élus de dénoncer tout le laxisme de la part des directeurs de la wilaya quant au règlement de certains problèmes immédiats.