Le nouveau système de télécompensation, permettant le traitement automatisé des chèques sur tout le territoire national, prendra effet dans une dizaine de jours. C'est ce que nous a annoncé, hier, Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF). Le démarrage de ce nouveau système donnera aux opérations de paiement par chèque « un maximum de rapidité et de sécurité », souligne l'ABEF dans un communiqué, et précise que la télécompensation des chèques « concernera toutes les agences bancaires, les agences d'Algérie Poste et celles du Trésor public ». L'impact qu'aura ce nouveau système sur les opérations de paiement sera « substantiel », en ce sens qu'il « permettra à la clientèle de faire aboutir les opérations d'encaissement dans des délais ne dépassant pas 5 ou 6 jours indépendamment des points de remise des chèques, et ce, à travers tout le territoire national », souligne encore l'ABEF. Elle indique également que « ce nouveau mode de traitement des opérations dématérialisées privilégie la saisie automatique sur scanner des données numériques et des images des chèques, et ce, pour réduire au maximum les actions manuelles, tout en assurant un maximum de rapidité et de sécurité ». Cependant, M. Benkhalfa ne manquera pas d'attirer l'attention des titulaires de chéquiers sur la nécessité de prendre certaines précautions afin de permettre au système de télécompensation de bien fonctionner. En effet, les détenteurs de chéquiers « doivent se rapprocher de leurs agences pour disposer de chèques normalisés, de veiller à sauvegarder l'intégralité des supports-chèques en évitant de les plier ou de les soumettre à des dégradations physiques et de veiller surtout à préserver la bande blanche située en bas du chèque, appelée piste d'encodage, en évitant de signer sur cette partie ou d'y apposer un cachet ou une griffe ». Selon M. Benkhalfa, la progression de ce nouveau système dépendra beaucoup de ces mesures étant donné que « le traitement des chèques détériorés se fera avec l'actuelle méthode qui ne bénéficie pas des avantages que présente ce nouveau système de paiement ». En engageant « résolument et graduellement la gestion automatisée et électronique des instruments de paiement en totale synergie avec les pouvoirs publics et la Banque d'Algérie, la communauté bancaire tient à informer sa clientèle que le choix d'un système national de télécompensation couplé à une dématérialisation quasi-totale des supports-papiers a exigé la satisfaction de conditions très rigoureuses en matière d'équipements, d'organisation des structures et de formation des exploitants », souligne l'ABEF. A ce propos, M. Benkhalfa nous dira, à titre indicatif, qu'« un seul scanner, dont les 1200 agences bancaires et les 250 agences de poste se sont dotées, coûte 1200 euros. S'y ajoute le coût de l'installation du réseau fibre optique et celui du Vsat liant les banques entre elles, ainsi que tout ce qui a été déboursé pour la formation des 2000 exploitants bancaires ». Il convient de rappeler que la Banque d'Algérie a lancé en février dernier le dispositif du Règlement en temps réels des gros montants appelé également ARTS (Algeria Real Time Settlements) permettant les paiements par virement d'un montant égal ou supérieur à 1million de dinars. Ce système devra être suivi, ajoute l'ABEF, par la mise en place en juin prochain d'un autre dispositif appelé « système de paiements de masse », destiné au grand public pour les opérations inférieures à 1 million de dinars. Enfin, une journée d'information, consacrée à l'ensemble de ces nouveaux dispositifs, sera organisée le mois prochain par l'ABEF à l'adresse de tous ses partenaires, annonce encore M. Benkhalfa.