La visite exploratoire que vient d'effectuer Nicholle Mantz, -l'attachée économique et commerciale auprès de l'ambassade US- à Mostaganem, aura incontestablement servi à lever quelques équivoques. La première serait assurément que nos opérateurs économiques se situent aux antipodes des attentes américaines. En effet, accueillie au niveau de la CCI Dahra, la diplomate n'hésitera pas à bousculer jusque dans leurs derniers retranchements ses interlocuteurs mostaganémois. Notamment lorsqu'un intervenant demandera de l'aide afin de promouvoir les produits de l'artisanat local au pays de l'oncle Sam. D'emblée, l'Américaine qu'accompagnait Fayza Gamoura, en charge des affaires commerciales, fixera les objectifs assignés à sa mission, à savoir trouver des débouchés pour les PME américaines. Que ce soit pour le secteur de l'agriculture, de la pêche, de la PME/PMI ou de l'artisanat, l'ensemble des communications se limiteront à un bref énoncé des potentialités et des besoins. Un opérateur activant dans la logistique et assurant essentiellement le transport des équipements destinés à l'exploitation pétrolière se demandera pourquoi les entreprises américaines continuent de passer par un intermédiaire pour lui confier leurs marchandises - destinées essentiellement aux champs pétrolifères de l'extrême Sud du pays- que son entreprise convoie ensuite jusqu'aux sites d'explorations. Soulignant au passage que cette procédure qui semble agréer les compagnies pétrolières, augmentait considérablement les charges au seul profit de ces intermédiaires. Déplorant par ailleurs le fait que ses interlocuteurs américains ne faisaient pas assez d'efforts pour parler en français, afin de faciliter les échanges. Ce qui lui vaudra une réponse fusante de l'Américaine qui après avoir affirmé que son pays organisait annuellement plus de 3 000 foires, soulignera que le marché américain était gigantesque. Ajoutant qu'il était plus judicieux pour cette entreprise de recruter du personnel maîtrisant la langue de Shakespeare.