Voilà une décision qui va certainement faire grincer des dents en Israël. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, pousse à l'adoption de dispositions européennes rendant obligatoire l'étiquetage des produits des colonies israéliennes d'ici la fin 2013. Toutes les implantations juives en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est occupée et annexée étant illégales au regard du droit international, les biens qui y sont produits ne devraient effectivement pas bénéficier des conditions douanières préférentielles accordées par l'UE… comme c'est souvent le cas actuellement. Partant donc de ce principe élémentaire, Mme Ashton a donc récemment décidé de demander, par écrit, à plusieurs commissaires européens l'établissement de lignes directrices sur l'étiquetage des produits des colonies qui s'appliqueraient aux 28 Etats membres de l'Union européenne. «Je vous demande de vous engager à ce que la législation actuelle sur l'étiquetage des produits des colonies soit mise en application en adoptant des lignes directrices valables pour l'ensemble de l'UE, ou tout autre mesure nécessaire», écrit-elle dans une lettre, datée du 8 juillet, également adressée au président de la commission européenne, José Manuel Barroso. Mme Ashton précise, selon le quotidien israélien Haaretz qui a rapporté hier l'information, que la nécessité d'étiqueter les produits des colonies était «liée de près» à la position de l'Union européenne condamnant la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés. «Une grande majorité d'Etats membres ont récemment soutenu ou demandé publiquement la préparation de lignes directrices européennes sur le sujet afin d'appliquer la législation européenne de manière cohérente», poursuit-elle dans sa missive, précisant que ces lignes directrices pourraient être «publiées au Journal officiel de l'Union européenne avant la fin 2013». Bref, la chef de la diplomatie européenne tenait à rappeler quelques vérité à Israël qui compte un peu trop sur le silence criminel de la communauté internationale. En réaction à la sortie de Mme Ashton, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a déclaré que «l'étiquetage proposé est une discrimination caractérisée (contre Israël)». «S'il faut informer le consommateur que le produit en question provient d'un territoire controversé, l'Union européenne doit diffuser une réglementation universelle pour tous les territoires controversés en Europe et dans le reste du monde. Mais mettre à l'index un seul pays ou un seul territoire revient à institutionnaliser la discrimination de ce dernier», a-t-il ajouté. M. Palmor a sans doute raison sur une chose : la mesure de l'UE devrait effectivement s'élargir par exemple aussi aux territoires occupés du Sahara occidental. Concernant ce cas précis, Bruxelles cautionne de fait la colonisation du Sahara occidental par le Maroc en concluant régulièrement avec Rabat des accords de pêche incluant les eaux territoriales sahraouies. Ces accords illégaux violent bien entendu les résolutions de l'ONU pertinentes. Et il est tant aussi que cette autre injustice soit réparée.