Sur fond de crise d'employabilité des diplômés des universités algériennes, voilà que des Ecoles algériennes innovent afin de rehausser le niveau d'insertion des universitaires dans le marché du travail. La Formation ingénieur-entreprendre (FIE)algérienne, vient de souffler sa deuxième bougie, cette année, à la faveur de la sortie de la seconde promotion d'ingénieurs-entrepreneurs, issue des grandes écoles algériennes. La FIE est un programme pédagogique semestriel centré sur les aspects stratégique, marketing, financier et humain des projets innovants. L'objectif premier de cette formation est de passer d'une idée/ projet à une entreprise rentable, centrée sur des innovations susceptibles d'aboutir à la création d'activités nouvelles dans divers domaines. Les grandes écoles algériennes fédérées autour de cette initiative ont l'ambition d'augmenter l'employabilité de leurs diplômés. Plusieurs indicateurs, analysés sur la base des deux premières expériences, montrent que cet objectif commence bel et bien à se concrétiser. En effet, plusieurs entreprises ont d'ores et déjà vu le jour, mises sur pied par des ingénieurs-entrepreneurs issus des grandes écoles fédérées dans le réseau FIE/DZ (lire l'entretien avec M. Remki). Faut-il rappeler dans la foulée, que ce concept, sur lequel est bâtie la «Formation Ingénieur Entreprendre FIE», est né en 1999 à l'Institut national des sciences appliquées de Lyon, en 1999. L'atterrissage de cette formule en Algérie est intervenu dans le cadre d'une coopération bilatérale algéro-française, soutenue par le Fonds de solidarité prioritaire (FSP 2008-24), dédié à appuyer les écoles supérieures algériennes. Cette formule d'apprentissage, retenue par les grandes écoles algériennes, tend à réduire le dysfonctionnement chronique entre l'université et le marché du travail. Le Fonds monétaire international (FMI) n'a cessé de mettre en garde, dans ses différents rapports sur l'Algérie, contre la montée en puissance du chômage des jeunes et des diplômés des universités. L'adoption, en Algérie, de la formule «Formation Ingénieur Entreprendre» s'inscrit en droite ligne des objectifs adossés au projet de réforme de l'enseignement supérieur notamment, dans sa partie qui concerne les grandes écoles algériennes. Cette refonte appelle, à juste titre, à l'ouverture de ce secteur vers le monde socio-économique. Cette formation joue d'ailleurs le rôle de pré-incubateur et a pour objectif de former les étudiants aux méthodes technico-économiques permettant de passer d'une idée innovante à une activité rentable. Les ingénieurs-entrepreneurs, issus de la première promotion FIE, ont réussi à monter leurs projets, dont plusieurs d'entre eux sont domiciliés à l'incubateur de Sidi Abdellah. Ainsi, l'objectif initialement arrêté par les managers de la FIE, celui de l'employabilité du futur ingénieur par la création de son propre emploi par l'entrepreneuriat, semble prendre corps. Cette année encore, plusieurs projets ont été récemment primés, à l'occasion d'une cérémonie de clôture de la seconde promotion de la FIE/DZ.