Les services de la sûreté de wilaya de Mostaganem ont arrêté, vendredi soir, deux suspects dans le rapt et l'assassinat d'une fillette de deux ans résidant à haï Kadous El Meddah à Tijditt au chef-lieu de wilaya. Quelques heures après la découverte du corps ensanglanté de Nadia B., les habitants du quartier, vite rejoints par une foule immense, se sont rassemblés à proximité du domicile mortuaire. L'accès à la rue Kadous El Meddah a été complètement bloqué durant la soirée et une partie de la nuit. La colère s'est ensuite répandue à l'ensemble des quartiers de la ville, ce qui aurait incité la famille de la victime à enterrer leur fillette en pleine nuit. En effet, une interminable procession a accompagné Nadia à sa dernière demeure. Le chemin menant de Tigditt au cimetière du Radar, qui domine la baie d'Arzew, a été pendant des heures complètement bouclé par d'interminables files de véhicules. Une population choquée Après l'enterrement, une foule immense s'est rassemblée sur l'esplanade de la mairie pour demander que justice soit rendue et exiger la pendaison du coupable. Afin de calmer les esprits, la police avait procédé à plusieurs interpellations, notamment parmi les habitants de Kadous El Meddah, le quartier de la victime. Toutefois, l'identité des suspects est gardée secrète par les enquêteurs qui privilégient la discrétion, ne souhaitant pas mettre les citoyens sur de fausses pistes, craignant d'éventuelles tentatives de vengeance. L'annonce de la mort de Nadia B. a provoqué un véritable choc au seins de la population de Mostaganem, dont une partie se souvient encore d'un crime similaire commis dans les années 1960 par une certaine «Selhab» de triste mémoire. A l'époque, les investigations ayant trop traîné avaient profondément ébranlé la sérénité des familles qui craignaient pour leurs enfants. Pour les anciens, cette psychose est malheureusement encore vivace dans les esprits. L'image de ces centaines de citoyens convergeant vers l'esplanade de la mairie a fait craindre le pire. L'âge de la fillette, les conditions plus que modestes de sa famille, la symbolique du jour de son assassinat – en plein mois de Ramadhan et à la veille du 17e jour – font que ce meurtre marquera pour longtemps la conscience collective des Mostaganémois, dont le deuil est partagé par tous les Algériens qui ne se sont pas remis du procès à Constantine intenté aux tueurs des deux enfants, Haroun Boudeïra et Brahim Hachiche. Procès qui a débouché sur la condamnation à la peine capitale de Hamza Oubiri et son complice Yamine Gouacem. Ce verdict pour enlèvement d'enfants, attentat à la pudeur sur mineur de moins de 16 ans et meurtre avec préméditation, devrait faire jurisprudence et s'appliquer à ceux qui sont impliqués dans l'enlèvement et le meurtre de Nadia.