Le gouvernement israélien a annoncé, hier en fin d'après-midi, sa décision de libérer 104 prisonniers palestiniens dans le cadre de la reprise du processus de paix qui se trouve au point mort depuis 3 ans. Ghaza De notre correspondant La forte opposition au sein de son propre parti, le Likoud, et ainsi qu'au sein de son gouvernement de coalition de droite à ce propos, n'a visiblement pas été suffisante pour faire plier le Premier ministre, Benyamin Netanyahu. Premier défenseur de cette mesure de «bonnes intentions» exigée par les Palestiniens, il avait publié samedi un message sur son compte facebook, «adressé au peuple israélien», dans lequel il a évoqué sa décision de libérer 104 prisonniers, tout en qualifiant cette décision de «très difficile et très douloureuse» pour lui et pour Israël. Hier matin, à l'ouverture de la réunion du cabinet ministériel, le Premier ministre a déclaré que c'était une journée difficile pour lui et pour les familles endeuillées. Malgré cela, a-t-il déclaré en répétant la déclaration qu'il a faite samedi dans une lettre ouverte aux citoyens d'Israël, «des décisions difficiles doivent être prises, pour le bien de la nation». Cette réunion a été finalement reportée de plusieurs heures à cause de l'absence de consensus sur la question de la libération de ce groupe de Palestiniens emprisonnés avant la signature des accords d'Oslo en 1993. Des dizaines d'Israéliens se sont rassemblés devant le siège du gouvernement où se tenait la réunion du cabinet pour manifester leur refus de la décision de leur Premier ministre. Netanyahu pouvait-il faire autrement ? Probablement pas ! Les Palestiniens auraient ainsi menacé de ne pas se joindre aux séances des négociations devant démarrer demain à Washington au cas ou Israël refuserait de libérer cette catégorie particulière de prisonniers comprenant des Palestiniens résidant en Israël et portant la nationalité israélienne. La direction américaine, qui tient aussi à remettre le train du processus de paix sur les rails, comme l'atteste les gros efforts fournis par le secrétaire d'Etat John Kerry, qui a fait pas moins de 6 visites au Proche-Orient depuis son installation au mois de février, a dû faire le reste. La libération des prisonniers devrait être étalée sur neuf mois, le temps prévu pour les négociations, qui doivent débuter demain, entre la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et l'envoyé spécial Yitzhak Molcho et le négociateur palestinien en chef Saeb Erekat. A Ghaza, le mouvement Hamas a accusé le président Mahmoud Abbas et le mouvement Fatah de privilégier ces négociations à la réconciliation nationale. Certains responsables du mouvement qui gouvernent Ghaza depuis l'été 2007 ont estimé que la reprise des négociations avec Israël portait un coup fatal à la réconciliation nationale et ont accusé le mouvement Fatah d'être à la solde d'Israël et des Etats-unis. Hier, aussi, en Cisjordanie occupée, des heurts ont opposé des manifestants appartenant au Front populaire de libération de la Palestine à des éléments des services sécuritaires de l'Autorité palestinienne à Ramallah devant le siège de la présidence. Ces affrontements ont fait sept blessés des deux côtés. Dans la rue palestinienne où la question des prisonniers est très sensible, la joie de voir des anciens détenus respirer enfin, l'air de la liberté, relègue au second plan la manière avec laquelle a été obtenue leur libération.