Sur la base des investigations menées par les éléments du groupement d'Alger de la gendarmerie nationale, il ressort que pas moins de 1615 ha de terres agricoles ont été détournées de leur vocation première. Les enquêtes effectuées, depuis octobre 2005, par les gendarmes, ont touché, notons-le, 1486 EAC-EAI (19 572 ha) sur les 2060 (35513 ha) EAC et EAI que compte la capitale. Cette information a été rendue publique par le lieutenant-colonel Taïbi Mustapha, commandant du groupement d'Alger de la gendarmerie nationale, lors d'une conférence de presse organisée, jeudi dernier, au siège du groupement. Les terrains détournés ont été exploités à des fins de différentes natures. Certaines de ces parcelles ont abrité des constructions individuelles illicites, des baraquements de fortune, des fabriques, des unités de vente de matériaux de construction ou encore des équipements publics, dont des écoles, des mosquées, des routes, etc. Les infractions commises par les exploitants agricoles sont multiples. Il s'agit, entre autres, de détournement de terrains à vocation agricole, falsification de documents administratifs, construction sans autorisation et escroquerie. La direction des services agricoles de wilaya (DSA) n'est pas épargnée par l'enquête de la gendarmerie. Les services de l'agriculture sont en infraction par rapport au décret 90/51 notamment l'article 05 qui stipule que les services en question sont chargés d'inspecter les exploitations, lesquelles inspections doivent être sanctionnées par des rapports adressés au wali d'Alger. Même le corps des notaires n'est pas en reste, dès lors que plusieurs notaires sont incriminés dans certaines affaires liées au détournement du foncier. Dans un autre registre et dans le cadre des opérations de lutte contre la délinquance et la criminalité menée, du 9 au 11 mai 2006, par les éléments de la gendarmerie nationale, il ressort que 1886 personnes ont été identifiées. 1769 d'entre elles ont été libérées et 160 autres ont été entendues sur PV. 53 personnes dont 28 de nationalité étrangères ont été arrêtés pour différents délits dont celui de l'immigration illégale. Par ailleurs, 31 véhicules ont été mis en fourrières, alors que 150 permis de conduire retirés. Les gendarmes ont pris d'assaut durant cette période des individus qui ont construit des baraquements à Gué de Constantine où pas moins de 47 chaumières, construites depuis trois mois seulement, ont été démolies. La passivité des élus locaux n'est pas à démontrer, selon l'orateur puisque des employés de l'Apc étaient de la partie. C'est le cas de cette femme de ménage, ayant bénéficié d'un logement social n'a pas trouvé mieux que de louer ce dernier à 25 000 da/mois et de construire une baraque. A Khraïcia par contre, 28 constructions illégales ont été démolies par les tuniques vertes, atteste notre interlocuteur. « La loi concernant les constructions illicites n'est pas assez répressive. Des peines d'emprisonnement doivent être prononcées contre ceux qui érigent des baraques », déclare une source.