Les syndicats de la Fonction publique se disent déçus des dispositions des décrets régissant les primes de zone et de poste (décrets exécutifs 330/95, et 82/95). Ces décrets signés le 13 mai dernier et qui viennent d'être publiés «ne comportent pas de changement concernant les zones dont les fonctionnaires sont concernés par la prime», estime Nouar Larbi, coordinateur national du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest). «Contrairement aux revendications des personnels de l'administration qui ont observé une grève de près de trois mois dans les zones du Sud et des Hauts-Plateaux, le gouvernement a maintenu cette prime uniquement dans les wilayas et zones incluses dans les textes déjà en vigueur», accuse le Cnapest. «Il n'y a aucune nouvelle zone introduite. Les syndicats ont souligné l'importance de l'introduction de nouvelles régions parmi celles qui doivent présenter ce privilège afin d'inciter les diplômés à postuler pour les postes vacants et encourager ceux déjà en poste.» Aux yeux du Cnapest, plusieurs régions du nord du pays doivent figurer dans ce classement. «Des régions de Kabylie et des régions enclavées dans des wilayas du Nord devraient être ciblées par ce classement afin d'encourager les travailleurs en poste», estime M. Larbi. Le Cnapest proteste aussi contre le fait que la prime soit attribuée avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 2012 et non de 2008, date de début de l'application des statuts régissant la Fonction publique. «Le gouvernement a modifié les modalités de calcul de cette prime, selon le salaire principal. Notre revendication a été donc partiellement prise en compte, même si certaines catégories sont encore lésées», explique notre interlocuteur. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) relève les mêmes «anomalies». Le syndicat relève aussi que plusieurs catégories sont exclues de cette prime. «Au Grand Sud, la rime est généralisée pour les fonctionnaires classés à la 8e. Pour les Hauts- Plateaux, c'est à partir de la 12e et plusieurs catégories d'enseignants et d'administratifs ne sont pas citées dans les décrets exécutifs en question.» Le syndicat relève une différenciation de traitement des établissements d'une seule wilaya. «Les textes ne précisent pas les critères de classement en zone bénéficiaire de ce classement», précise l'Unpef. Le syndicat plaide pour la révision de ces textes en généralisant la prime à toutes les catégories travaillant dans la même zone et dans les mêmes conditions. Les syndicats de la santé, eux, regrettent le fait que les syndicats «ne soient pas associés dans la prise de décision». M. Keddad, porte-parole de l'intersyndicale de la santé, a dans une déclaration à la presse expliqué que cette prime de zone a été élaborée de la même manière que celle de la contagion : «Plusieurs catégories de fonctionnaires en sont exclues.»