Les enseignants de Béchar sont en colère. A l'instar de leurs collègues des régions du Sud, ils l'ont fait savoir hier à travers des banderoles à caractère revendicatif, brandies sous l'égide de l'UNPEF qui a organisé un sit-in devant la direction de l'Education de la wilaya. Selon les organisateurs de ce rassemblement, les enseignants sont revenus à la charge après un silence qui aura duré plusieurs mois de la part des décideurs qui auraient fait la sourde oreille quant à leurs revendications relatives à l'application du décret 95-300 du 4 octobre 1995, prévoyant l'attribution des avantages spécifiques prévus en faveur des enseignants. En effet, ces derniers ayant le grade de professeur certifié (un corps crée au début des année 1990 pour pallier au manque d'enseignants) et pourvus d'un diplôme universitaire, ont, par ce mouvement, voulu protester pour attirer l'attention des responsables de l'éducation sur la non application du décret sus cité, accordant des avantages pécuniers à ce corps d'enseignants, notamment l'indemnité spécifique. Dans une lettre n° 48 du 19 avril 2003 de la direction générale de la fonction publique, adressée au ministère de l'Education, il est précisé que les concernés (professeurs certifiés) n'ont pas le niveau de qualification requis pour pouvoir prétendre au bénéfice de l'indemnité spécifique au poste. Discrimination Paradoxalement, une lettre n° 42 datée du 11 février 1998 de la fonction publique, envoyée au même ministère, en réponse à cette question, fait explicitement état de l'éligibilité de ce corps professoral exerçant dans les régions des Hauts plateaux au bénéficie des avantages prévus par le décret n° 95-330 du 25 octobre 1995. Les organisateurs de ce mouvement protestataire indiquent que, dans les wilayas des Hauts plateaux, le grade de professeur certifié est éligible à ces avantages au même titre que le grade de professeur dans le lycée, alors que ces mêmes droits ne sont pas reconnus aux professeurs certifiés dans les wilayas du Sud, selon l'UNPEF qui crie à la discrimination. En outre, l'organisation syndicale affirme que le texte exécutif fait exclusivement état du critère de qualification sans aucune autre considération. Par ailleurs, ils soulignent qu'un universitaire exerçant dans un secteur donné, régi par le statut de la fonction publique, bénéficierait des avantages prévus par le décret précité alors que dans l'enseignement, un professeur certifié qui exerce dans le Sud et issu de l'université se voit exclu du bénéfice de ces avantages. Les responsables du syndicat autonome ont été reçus par le directeur de l'Education.