La profusion d'organisations patronales atomise la force de proposition économique et politique des opérateurs, selon Issad Rebrab, patron de Cevital. Dans une sortie publique dans le cadre des conférences organisées par le quotidien d'information DK News, Rebrab a notamment déclaré que «l'existence de dix-sept associations patronales crée une situation où aucune organisation n'est capable de peser sur les décisions politiques». Rebrab fustige, sur sa lancée, ce qu'il qualifie «d'individualisme et d'égoïsme» de la part des patrons et estime que la seule issue à cette situation d'inertie est la création d'une véritable force de proposition face aux pouvoirs publics à travers «une unification des initiatives vers une seule organisation forte et représentative». Rebrab rappelle qu'il a œuvré à la concrétisation de ce genre de rassemblements bien avant la création du FCE, mais que son idée n'a, malheureusement, pas été suivie. Rebrab fustige, sur un autre plan, les initiatives prises par le gouvernement en vue de faire redémarrer le secteur public industriel à travers l'appel au partenariat étranger tous azimuts. Un choix qui n'est pas judicieux, selon lui, et une option qui, dans les conditions actuelles, ne peut qu'échouer. Rebrab regrette en outre le manque d'empressement des autorités à collaborer avec le privé et à libérer les initiatives pour laisser les entreprises privées investir et créer de l'emploi et des richesses. Le patron de Cevital estime que les choix faits par certains responsables politiques laissent transparaître «un problème idéologique». L'invité de DK News ne s'est pas privé, encore une fois, de rappeler les blocages nombreux qui l'empêchent de réaliser ses projets ambitieux. Il ciblera dans ce cadre, notamment le Conseil national de l'investissement (CNI) qui refuse de lui donner les autorisations nécessaires au lancement de projets dépassant les 15 millions d'euros d'investissement. Selon Rebrab, «pour être prises, les décisions du CNI ne nécessitent pas seulement l'accord du gouvernement, mais aussi l'aval de la présidence de la République». Une indication que Rebrab semble donner en guise d'explication au blocage qu'il subit depuis des années. A une question sur le sort des travailleurs de l'usine Michelin de Bachdjerrah qui doit fermer vers la fin de l'année après une cession à Cevital, Rebrab affirme que tous les travailleurs devraient retrouver un poste de travail ailleurs. «Les 650 employés de Michelin ont commencé à nous transmettre leurs doléances. Certains d'entre eux ont déjà arrêté leur choix en optant pour un des sites de Cevital à travers le pays, pour ceux qui veulent rester à Alger, nous avons fait appel aux pouvoirs publics pour la location d'un ancien site d'une entreprise publique à Sidi Moussa», affirme Rebrab qui dit attendre leur réponse tout en rassurant quant aux solutions qui seront trouvées pour tous les travailleurs.