La wilaya d'Alger rassure concernant l'image satellite prise le 27 juillet dernier de la baie d'Alger reflétant des eaux de couleur verte. L'image a été largement diffusée et commentée à travers les réseaux sociaux, suscitant l'inquiétude quant à une possible augmentation de taux de pollution des eaux maritimes de l'Algérois. Il s'agit, selon Djamel Berrimi, secrétaire général de la wilaya d'Alger, d'algues qui se seraient propagées après la hausse des températures. La région d'Alger a, faut-il le rappeler, connu de fortes chaleurs ces derniers jours, dépassant les 40 degrés. M. Berrimi estime que l'identification s'est faite après analyse d'échantillons de ces algues qui ont proliféré vu que la mer était stable durant plusieurs jours. Ces algues se sont répandues jusqu'à Tipaza à l'ouest et à Boumerdès à l'est, selon le même responsable. Les analyses indiquent qu'elles ne représentent aucun danger de toxicité ou autre risque pour la faune et la flore locale, ni aucun danger pour les estivants que ce soit maintenant ou après le Ramadhan, explique M. Berrimi, qui réfute par la même occasion «tout lien avec la pollution». La diffusion des images satellitaires a suscité beaucoup de commentaires auprès des internautes qui s'interrogent sur l'origine de la couleur. Le lien est vite fait avec les eaux usées qui se déversent quotidiennement dans la mer. Aussi, des déchets liquides industriels et ménagers ne sont pas étrangers à cette «vue». Dans ce sens, le comité national des marins pêcheurs accuse plusieurs opérateurs économiques de ne pas avoir respecté les textes de loi les obligeant à traiter les déchets déversés en mer. Le syndicat a cité Sonatrach comme étant un des opérateurs n'appliquant pas la législation en matière de traitement des rejets en mer. Le comité prévient contre «une catastrophe écologique que subissent les différentes espèces de poissons». Selon Hocine Bellout, président du même comité, les plateformes pétrolières, les raffineries et autres structures industrielles relevant de la responsabilité de Sonatrach, comme c'est le cas à Arzew, à Alger et à Skikda, ne sont pas suffisamment dotées de stations d'épuration. «Les textes existent pourtant, mais c'est leur application qui fait défaut», précise le représentant des pêcheurs. Le comité des pêcheurs reste sceptique quant aux assurances de l'administration. «Nous constatons tous les jours les dégâts occasionnés par la pollution. La présence intensive des algues est une conséquence de la pollution sans limite», explique M. Bellout, qui rappelle qu'en mai 2013, l'algue caulerpa taxifolia avait engendré la contamination de 500 tonnes de moules. Le syndicat fait le lien directement entre les algues révélées par l'image satellitaire et les déchets pétroliers. «Il n'y a aucune application de la loi. 120 000 navires transitent régulièrement par les eaux territoriales, laissant derrière eux des rejets toxiques divers, notamment au niveau des rivages, sans que les autorités réagissent», accusent les représentants des marins pêcheurs.