Les cas d'hospitalisation de baigneurs présentant les mêmes symptômes qui ont été dernièrement signalés à Boumerdès sont des victimes contaminées par la toxicité d'une algue appelée «l'ostreopsis ovata». C'est ce que nous a déclaré M. Hocine Bello, président de l'association des marins pêcheurs qui précise que des analyses faites en laboratoire à Boumerdès, ont révélé l'origine de la maladie qui ne peut être que la toxicité de cette algue. Des cas similaires ont été signalés à Aïn Témouchent et à Skikda, d'après la même source. Encore une fois les algues font parler d'elles. Rappelons qu'il y a à peine cinq mois, une algue appelée «caulerpa taxifolia», connue sous le nom de l'algue tueuse en raison de sa toxicité pour la faune, de son impact négatif sur la biodiversité et de sa vitesse de développement inquiétante a été la star des médias, provoquant l'inquiétude des pêcheurs et des marins. Cette algue, qui se serait introduite accidentellement en Méditerranée en 1984 après la vidange d'un aquarium du musée de Monaco dans la mer Méditerranée, cède cet été la vedette à sa cousine, l'algue «ostreopsis ovata» qui n'est pas moins dangereuse que la star de l'année précédente. Pis encore, si la «caulerpa taxifolia» est particulièrement toxique pour la faune et la flore marine, «l'ostreopsis ovata» peut être très dangereuse pour l'être humain. Elle est appelée parfois «le sida ou le cancer de la mer», d'après la même source. «Produisant une toxine, cette plante peut provoquer des malaises aigus, tels que les vomissements, la fièvre, des irruptions cutanées, des irritations oculaires, diarrhées», explique M. Bello, précisant que la contamination se fait par chaîne alimentaire (consommation de crustacés et de poissons) ou tout simplement en se baignant. Cette algue, qui s'est propagée sur un mètre carré de notre bassin méditerranéen en 1984, a gagné 5000 hectares en 2004. Ce qui est fort inquiétant, selon M. Bello. A ce rythme, la Méditerranée deviendra une mer morte dans 50 ans. «La pollution, l'étroite ouverture séparant l'Espagne et le Maroc qui s'étend sur 14 km, additionnés à la toxicité des algues, font que la faune et la flore en mer Méditerranée sont menacées d'extermination», ajoute notre interlocuteur, concluant que la protection contre cette algue consiste à injecter d'immenses quantités de produits chimiques dans le Bassin méditerranéen et que 400 associations méditerranéennes travaillent pour la lutte contre les algues toxiques.