Il n'y aura pas de nouveaux bacheliers parmi ceux qui ont été sanctionnés pour fraude au bac 2013. Ils pourront, toutefois, repasser leur examen en 2015. La commission ministérielle, chargée d'étudier les demandes de recours de la décision d'exclusion de l'examen du bac 2013, vient d'achever ses travaux. Verdict : pas de nouveaux admis et allégement de la durée d'exclusion à une année ferme seulement. Le personnel d'encadrement sera également sanctionné. «Après l'examen des différents documents en liaison avec l'affaire de fraude à l'examen du bac et l'audition des chefs des centres d'examen ainsi que certains surveillants concernés a conclu que l'ensemble des candidats concernés au niveau de ces centres sont impliqués dans la fraude collective à l'épreuve de philosophie», explique la commission dans un communiqué rendu public hier. Comment a-t-elle procédé ? Outre l'examen de toutes les pièces à conviction, la commission a convoqué les chefs de centre, certains surveillants et toute personne susceptible d'apporter un supplément d'information pouvant conforter la commission dans ses conclusions. Les candidats recevront bientôt leurs relevés de notes de la part de l'Office national des concours et examens (ONEC). «La commission est arrivée aux conclusions que les troubles enregistrés dans les centres concernés ont été confirmés. Ce qui a favorisé la participation massive à la fraude sans distinction possible. Certains responsables au niveau des centres concernés ont été dans l'incapacité de maîtriser la situation, ce qui a permis aux candidats de communiquer entre eux, sous une forme ou sous une autre, et de participer aux actes de fraude. Certains surveillants se sont montrés conciliants, voire laxistes avec les candidats fraudeurs de peur de représailles…», explique la commission dans le même document. Autre décision : des sanctions à l'encontre du personnel d'encadrement «qui a manifesté une défaillance professionnelle» vont tomber. «Les directeurs de l'éducation concernés et l'Office des examens et concours prendront les mesures nécessaires», a ajouté le communiqué. Ce dernier ne donne toutefois pas les détails sur les sanctions à l'encontre des encadreurs. Une commission qui a siégé pendant presque un mois n'a finalement pas gracié les candidats tricheurs, comme demandé par le Premier ministre. Une demande qui a suscité l'indignation du personnel de l'éducation qui l'a qualifiée de «scandaleuse». Même cette nouvelle décision commence à susciter des réactions négatives faisant état d'un retour en arrière. Bachir Hakem du CLA affirme «qu'il s'agit d'une loi et que s'il y a tricherie prouvée, la sanction est de 3 à 5 ans. Tout retour en arrière, même la diminuant est une atteinte à la crédibilité du bac et une faiblesse de la tutelle qui cède à la pression des parents d'élèves et des fraudeurs. L'examen du bac reste finalement politique». Au total 3180 candidats dans 11 centres d'examen d'Alger, Constantine, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen sont concernés par la fraude. Après la proclamation des résultats en juillet, les candidats sanctionnés et leurs parents ont demandé le réexamen de la décision d'exclusion. Depuis, le suspense a été entretenu.