Les exportations libyennes ont chuté de 70%. La Chine et les USA connaissent de bons indicateurs pour la demande. En deux jours (mercredi et jeudi derniers), les prix du pétrole ont pris près de 5 dollars, portés aussi bien par les événements de géopolitique que des indicateurs économiques en provenance des deux plus grands consommateurs au monde, la Chine et les Etats-Unis. Jeudi en fin de journée, le brut américain était à 107,89 dollars le baril après un gain de près de 5 dollars en deux jours. Le brent était à 109,54 dollars après avoir pris lui aussi près de 4 dollars le baril. En séance, le brent avait même franchi la barre des 110 dollars le baril. Sur le plan politique, l'instabilité en Libye continue de soutenir les cours du pétrole. Mercredi, le gouvernement libyen avait annoncé une chute de près de 70% des exportations de pétrole. Cette chute est intervenue après la fermeture des principaux terminaux pétroliers du pays occasionnée par des mouvements de protestation, selon le gouvernement libyen. Cité par la presse,le Premier ministre libyen avait indiqué mercredi, au cours d'une conférence de presse, que «des groupes ont fermé les ports de Ras Lanouf, Zueitina, Al Sedra et Al Hariga à l'est, provoquant une chute des exportations de 30%».Tandis que le ministre du Pétrole, Abdelbari Al Aroussi, a précisé lors de la même conférence de presse que la Libye exporte aujourd'hui 330 000 barils par jour seulement contre une moyenne de 1,42 million de barils/jour ces derniers mois. Si le port de Zawiya (ouest) et l'unique terminal sont toujours fonctionnels, selon Abdelbari Al Aroussi, des hommes armés ont forcé à l'arrêt, mardi, des exportations aux ports d'Al Sedra et Ras Lanouf par où sont exportés 600 000 barils par jour alors que les gardes des installations pétrolières ont bloqué la porte d'Al Hariga, plus à l'est, par où s'exportent 250 000 barils par jour. Selon le ministre, les protestataires ont aussi bloqué le port de Zueitina par où transitent 100 000 barils par jour. En plus des facteurs géopolitiques et de l'instabilité en Libye qui ont fait chuter les exportations de pétrole de près d'un million de barils, des indicateurs économiques ont soutenu les cours. Ainsi, en Chine (deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde) des statistiques rendues publiques ont montré que la production manufacturière avait progressé au mois de juillet par rapport au mois de juin. La même situation a été constatée en Europe où le secteur manufacturier aurait renoué avec la croissance pour la première fois depuis deux ans. D'autres indicateurs en provenance des Etats-Unis, telle la progression plus forte que prévue du PIB au deuxième trimestre avec 1,7% sur un an, ont soutenu les prix. De plus les statistiques du mois de juillet ont fait apparaître une accélération de l'activité industrielle manufacturière.Sur un autre plan, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé. Le taux de chômage a aussi reculé aux Etats-Unis : de 7,6% en juin, il est passé à 7,4% en juillet. Toutes ces données stimulent la demande. Hier en milieu d'après-midi à New York, le brut américain était à 106,80 dollars le baril, tandis que le brent était à 108,57 dollars le baril.