Cinq détenus dans le cadre de l'affaire Khalifa ont entamé, depuis hier, une grève de la faim illimitée à la prison d'El Harrach, à Alger, a-t-on appris auprès de leurs familles. Cette grève a été décidée en guise de protestation contre les propos jugés « irresponsables » de Abdelmoumène Khalifa dans un entretien accordé au magazine français VSD, publié dans sa dernière livraison et repris, en partie, jeudi par la presse nationale. Les détenus veulent également à travers cette action, expliquent leurs familles, dénoncer l'injustice qu'ils subissent en les gardant, depuis 15 mois, en détention provisoire. Pourtant, selon certaines indiscrétions, le rapport de l'expertise leur aurait été favorable. Outrées elles aussi par les dernières déclarations de Rafik Khalifa, les familles de ces détenus ont réagi par le biais d'un communiqué laconique dans lequel elles menacent, elles aussi, de recourir à une grève de la faim si l'Etat ne fait rien pour libérer leurs proches. Comme elles appellent la justice à juger le véritable coupable. « Nous, familles de ces innocents, refusons le fait accompli devant lequel ont été mis nos époux et nos enfants. Nous les soutenons indéfiniment (...) Ils sont innocents et n'ont été que salariés dans une entreprise privée agréée par l'Etat (...) », est-il écrit dans le communiqué. Ces familles refusent que le principal responsable dans cette affaire « se la coule douce » dans son appartement à Londres et leurs enfants « payer » à sa place. « Qu'ils le ramènent et le jugent », tonne un des membres de ces familles venus à la rédaction. « Si Abdelmounène Khalifa a un problème avec le président Bouteflika, nous, par contre, n'avons rien contre lui. Nous lui demandons, en sa qualité de premier magistrat du pays, d'intervenir pour rendre justice à nos enfants », ont-elles appelé. Ces familles craignent la dégradation de la santé de ces détenus. Le cauchemar du « sixième détenu », qui était avec eux avant qu'il ne décède en mars dernier, les guette toujours. « Ils ne veulent pas subir le même sort. Ils revendiquent justice », a indiqué un autre membre de ces familles. Pour rappel, Rafik Khalifa a déclaré, au VSD, qu'il est « prêt » à se présenter devant la justice algérienne « à condition que le procès se déroule en Angleterre ». Il a accusé le président Bouteflika d'être derrière la faillite de son groupe.