Les trois cadres de l'ex-groupe Khalifa, en détention provisoire depuis plus de 15 mois à la prison d'El Harrach (Alger), ont arrêté jeudi leur grève de la faim qu'ils ont entamée le 11 mai dernier. Leurs familles qui leur ont rendu visite le même jour témoignent de leur état de santé critique, conséquence de leur action qui a duré 22 jours. Les grévistes ont renoncé à leur mouvement de protestation suite aux assurances données par le procureur général de Blida, Hamid Sahel, chargé de l'affaire Khalifa. Le procureur général a en effet indiqué aux familles des détenus - qu'il a reçues dans son bureau le 29 mai - que ceux-ci, s'ils ne sont pas jugés au bout de leur seizième mois de détention provisoire, bénéficieront inéluctablement d'une mise en liberté conditionnelle. « Ils nous a confirmé que leur détention provisoire ne pourrait pas aller au-delà de 16 mois. Ils boucleront ainsi leur seizième mois le 26 juin courant », souligne un membre de ces familles qui espère que cette fois-ci les autorités judiciaires tiendront leurs engagements. Tout en se forçant à croire à cette promesse, notre interlocuteur se montre dubitatif en se rappelant les propos de ce même procureur général tenus il y a quelques mois. « Il nous avait promis auparavant qu'ils allaient sortir de prison le 30 avril dernier, en attendant la programmation de leur procès », tonne-t-il. Selon lui, ces détenus sont décidés à reprendre leur grève de la faim en cas de non-respect de cet engagement. Ces ex-cadres du défunt groupe Khalifa, accusés de faux et usage de faux, abus de confiance, vol qualifié et association de malfaiteurs, ont été mis en prison le 26 février 2005. Sans jugement. N'ayant pas vu de procès programmé, ces détenus, qui clament haut et fort leur innocence, demandent à ce qu'ils soient mis en liberté conditionnelle en attendant la tenue de leur procès.