Le ministre de la Santé a donné, de façon incompréhensible, une appréciation relativement positive de son secteur à Djelfa en dépit des insuffisances patentes qu'il a constatées au cours de son périple effectué ce week-end à travers les quatre secteurs sanitaires. « Le problème de cette wilaya relève essentiellement de l'élément humain ! », dira-t-il lors de la séance de travail avec les cadres de la santé. Et pour s'en convaincre, 15 spécialistes ont pu rejoindre Djelfa en 2006 sur une promotion de 975 destinée au Sud et aux Hauts Plateaux ! C'est dire le manque d'efforts en termes d'offres attractives, a déclaré le ministre. En outre, il a constaté avec amertume une absence de maîtrise criante des indicateurs de gestion. « Avec quatre ou cinq seulement, on peut aisément évaluer l'état des lieux de la santé et d'être à même d'exprimer ses besoins », a lancé Amar Tou à la cantonade, à l'issue du passage en revue de la situation sanitaire par les responsables des secteurs. Quant au directeur de wilaya, autant dire qu'il a séché à l'épreuve de dresser un tableau synoptique de la santé. S'agissant du chapitre lié aux besoins par rapport aux crédits d'investissement et de fonctionnement à l'effet de dégager les priorités, le ministre, non content des interventions, n'a pas été avec le dos de la cuillère. « Il est regrettable de noter aussi que l'on ignore jusqu'à ses propres disponibilités financières car les crédits existent pour beaucoup de besoins exprimés ! » Et de continuer : « J'ai de plus en plus de conviction qu'on ait affecté à cette wilaya des crédits en inadéquation avec ses capacités de consommation. » Revenant sur l'incartade de Aïn Ouessara avec un député, le ministre fit un cours magistral sur la fonction élective parlementaire en apprenant à nos députés de faire le distinguo entre une préoccupation locale qui obéit au principe de l'interpellation d'un ministre par écrit et celle de portée nationale qui doit être soumise verbalement lors d'une session. Ce qui amena le ministre à conclure : « Messieurs, bougez un peu plus dans le sens de travailler en synergie, ainsi votre wilaya obtiendra de meilleures performances », s'adressant aux députés qui étaient présents, à l'exception de Benalia Belhouadjeb, président de la commission économique et financière à l'APN, qui accompagnait en alter ego Amar Tou dans cette visite.