Le train continue d'être infréquentable sur le tronçon Béchar-Oran, via Naâma. En juillet 2010, au moment du premier coup d'envoi du train de voyageurs Béchar-Oran (750 km), en présence d'une foule nombreuse, la population de la capitale de la Saoura avait été enthousiaste, car la ligne ferroviaire, ouverte vers les villes du Nord, venait d'être enfin relancée après une suspension de près de vingt ans. Mais l'euphorie a été de courte durée et la population du Sud désenchantée était loin d'imaginer que trois ans plus tard, elle allait être confrontée aux mêmes conditions de voyage, depuis le coup d'envoi du train. L'énumération de la liste des inconvénients et autres désagréments causés aux passagers est nombreuse et fastidieuse. Mais on peut citer quelques uns qui illustrent parfaitement les mauvaises conditions dans lesquelles voyagent les passagers depuis trois ans : dégradation des sanitaires (bouchés, inopérants ou arrachés), climatisation défaillante sur un tronçon de 350 km, jusqu'à la wilaya de Naâma où s'opère le changement climatique, vétusté des voitures, étanchéité déficiente des wagons permettant la pénétration des poussières incommodantes pour les voyageurs et enfin les multiples vibrations. S'il est vrai que le transport ferroviaire permet à ceux qui l'empruntent de se mouvoir, de se dégourdir les jambes à l'intérieur des compartiments, il n'en demeure pas moins que le rêve pour les gens du Sud-Ouest s'est transformé presque en cauchemar, se plaignent les voyageurs rencontrés. Ils attendent surtout et avec impatience le remplacement promis des sept voitures vétustes et déjà amorties qui font quotidiennement la ligne Béchar-Oran, par d'autres neuves, dans le cadre de la réception des dix-sept voitures importées et annoncées, il y a presque deux ans par le ministre lui-même, au cours d'une de ses nombreuses visites effectuées à Béchar. En outre, le trajet Béchar-Oran qui s'effectuait en 12h, lors du lancement du train en 2010, a été réduit à 10h avec une vitesse ne dépassant pas les 80 km/h pour 750 km. Une question reste toutefois posée par les passagers : comment l'Etat qui a investi énormément dans la rénovation du réseau ferroviaire du pays avec l'acquisition de voitures neuves et modernes mises en circulation au Nord, peut-il continuer à détourner son regard des wagons d'une grande vétusté en exploitation sur la plus grande superficie du territoire national ? Les passagers résignés n'ont d'autre alternative que de continuer à emprunter ce mode de transport avec tous les désagréments cités, en attendant la concrétisation des promesses du ministre des Transports qui tardent à voir le jour.