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«Pourquoi veut-on m'impliquer... ?»
Chakib Khelil à El Watan
Publié dans El Watan le 15 - 08 - 2013

A partir de son lieu de résidence à Washington, aux Etats-Unis, Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie, n'a pas hésité, 24 heures après sa sortie médiatique, d'évoquer, lors d'un entretien téléphonique, sa situation. Il affirme n'avoir pas été inquiété par les autorités américaines et qu'il attend toujours la convocation du juge pour répondre à ses questions.
Chakib Khelil refuse d'être présenté comme l'homme du Président, affirmant qu'il n'a jamais bénéficié d'un statut de privilégié. Il rejette la responsabilité de la gestion liée aux scandales de corruption sur ses collaborateurs, seuls habilités, selon lui, à signer, en l'occurrence les vice-présidents de Sonatrach. Très serein, d'une voix assurée, il nie toute implication dans l'affaire Sonatrach et Saipem et s'interroge lourdement sur le mandat d'arrêt international lancé contre lui par le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé près la cour d'Alger.
Il affirme n'avoir «pas été inquiété» par les autorités américaines à la suite du mandat d'arrêt international et qu'il «n'a toujours pas constitué d'avocats pour le conseiller sur la marche à suivre pour venir au pays et s'expliquer devant la justice algérienne».
Cependant, il se dit «prêt à venir à Alger dès que la convocation lui parviendra en bonne et due forme». Il a démenti toute relation avec Farid Bedjaoui, neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, affirmant que ses propos au sujet «des liens supposés qu'il aurait avec moi n'engagent que sa personne. Qu'il apporte la preuve de ce qu'il avance. S'il y a eu des fois où j'ai eu à le rencontrer, c'est uniquement parce qu'il représentait légalement la société italienne». Mais qu'en est-il des révélations de Tullio Orsi, ancien président de Saipem Algérie, sur les rencontres et les négociations entre l'ex-ministre, le PDG d'ENI, Paolo Scaroni, en présence de Farid Bedjaoui «à plusieurs reprises» à Paris, Vienne et Milan ? «Je n'ai rencontré Scaroni que deux fois si je ne me trompe pas. La première fois c'était à Rome.
Il était PDG d'Enel et les discussions ont eu lieu la veille de la rencontre entre le président Bouteflika et le Premier ministre, Silvio Berlusconi, puis une deuxième fois. Mais, je ne me rappelle pas l'avoir rencontré en aparté après sa nomination à la tête de l'ENI.» Revenant sur les aveux de Tullio selon lesquels Farid Bedjaoui était présenté par Chakib Khelil comme son conseiller financier, l'ancien ministre déclare : «Vous savez très bien que j'ai suffisamment de conseillers à ma disposition pour aller chercher quelqu'un de l'étranger. J'ai eu l'occasion de voir cet homme lors d'une cérémonie à laquelle de nombreux représentants des sociétés étrangères du secteur de l'énergie avaient été conviés. C'était dans le cadre du gazoduc algéro-italien.»
L'ancien ministre a également récusé tout lien entre Farid Bedjaoui, ses deux enfants Khaldoun et Sina et son épouse Nadjat Arafat, une Palestinienne d'Al Khalil.
«Dire que mes enfants ont des liens d'affaires avec Bedjaoui n'est que pur mensonge. Mes enfants vivent aux Etats-Unis certes, mais n'ont aucun bien. Ils sont locataires de leurs appartements. Ils travaillent comme tout le monde et ont souvent de la peine à boucler les fins de mois. Moi-même je n'ai qu'un seul compte bancaire que j'ai gardé depuis que je travaillais à la Banque mondiale. Tout l'argent que j'ai économisé depuis que j'étais étudiant, puis fonctionnaire de la Banque mondiale, puis ministre a été investi dans un bien immobilier. Mais, je n'ai jamais eu de carte de résidence ou de nationalité américaine», affirme Chakib Khelil, ajoutant : «Mon épouse est très connue ici, aux Etats-Unis, pour ses activités en rapport avec l'indépendance de son pays qu'est la Palestine. C'est un combat qu'elle mène depuis de longues années et elle continue à le mener.» A propos des comptes à Hong Kong, Singapour et ailleurs, l'ancien ministre est formel : «Ils ont dit et écrit beaucoup de choses sur moi, pourtant il est très facile de vérifier ces faits. Pourquoi veut-on m'impliquer dans des affaires dans lesquelles je n'ai aucune responsabilité ?»
Ce démenti catégorique rappelle étrangement celui que Khelil avait apporté en janvier 2010, lorsque les cadres dirigeants avaient été présentés au parquet d'Alger à l'issue de l'enquête des services de sécurité sur la première affaire Sonatrach. «A l'époque je n'avais pas toutes les informations en main. Les avocats que j'avais sollicités m'avaient affirmé qu'il n'y avait rien dans le dossier. C'est pour cela que j'étais confiant. Mais quelques semaines plus tard, j'ai quitté mon poste sans connaître les dessous de l'affaire», a-t-il répondu. Abordant la question du mandat d'arrêt, Chakib Khelil s'est déclaré étonné de «la facilité avec laquelle la procédure a été lancée».
Selon lui, il est parti d'Algérie le 20 mars en laissant sa mère très malade. Entre temps, elle est décédée le 20 mai et il en a été très affecté. «Le médecin m'a interdit tout voyage durant deux mois. Lorsque mon frère m'a transmis la convocation déposée par la police judiciaire d'Oran, j'ai écrit un mail au ministre de l'Energie et une lettre au ministre de la Justice, avec des copies à la police judiciaire d'Oran et au juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d'Alger, l'informant de mon incapacité à me déplacer sur ordre du médecin en joignant un dossier médical. J'attendais une autre convocation qui n'est jamais venue», explique Khelil. «Pourquoi ne pas vous être présenté au-delà du délai de deux mois ?»
«Comment pourrais-je le faire sans convocation ? Pouvez-vous débarquer au tribunal et demander à voir le juge sans avoir eu au préalable une convocation ? Je connais la procédure. Le mandat d'arrêt international ne peut être lancé comme cela. Il faut trois convocations sans réponse, puis un mandat d'amener, pour arriver au mandat d'arrêt.» L'ancien ministre s'est déclaré «incapable» de trouver une explication à la réaction du pôle pénal d'Alger : «Je n'ai rien à me reprocher. Toutes les transactions ont été réalisées par les directeurs généraux qui sont les seuls habilités à le faire.» Pourtant, ces mêmes directeurs généraux, poursuivis dans le cadre de Sonatrach 1, ont tous affirmé que tous leurs actes étaient contrôlés par le ministre et qu'ils agissaient sur son instruction verbale ou écrite.
«Ce n'est pas vrai. Je défie quiconque d'apporter une seule preuve sur ces supposées instructions. Les directeurs généraux agissaient en toute liberté dans les négociations des contrats. Le seul moment où ils me faisaient signe, c'est lorsqu'ils m'invitaient à la cérémonie de signature. Comment pourrais-je être accusé de corruption alors que j'ai tout fait pour justement lutter contre la corruption en instaurant la procédure des avis d'appel d'offres alors qu'elle n'existait pas, y compris dans l'octroi des blocs ? J'ai également instauré le système de taxe sur les superprofits qui ont suscité de sévères critiques médiatiques. J'ai malgré tout fait gagner à l'Algérie des milliards de dollars. N'oubliez pas qu'il y a des milliers de transactions. Certains directeurs généraux ont appliqué cette procédure et d'autres ne l'ont pas exécutée pour une raison ou une autre…»
A la lumière de ces propos, peut-on dire que Chakib Khelil gêne ? «Peut-être. Mais je ne peux être formel», dit-il. Une réponse pas aussi évasive que celle apportée à cette question : «A travers vous, ne serait-ce pas le clan présidentiel, ou plus précisément le Président qui est visé, à partir du moment où l'on vous présente comme l'homme du Président ?»
Chakib Khelil se montre catégorique : «Je ne suis pas l'homme du Président et je ne veux pas l'être, comme vous le dites. Au sein du gouvernement, j'étais considéré au même titre que les autres ministres. Je n'étais pas privilégié. Il arrive que le Président soit aussi sévère à mon égard qu'à l'égard des autres collègues, tout comme il lui arrive d'être content de mes efforts. Peut-être que j'étais le plus dynamique de mes collègues. Mais pas plus. Pourquoi veut-on me nommer l'homme du Président ?» Force est de constater que l'ancien ministre veut rompre le silence dans lequel il s'est réfugié durant des années pour finalement mettre tout sur ses anciens collaborateurs. Aura-t-il des preuves suffisantes pour étayer ses propos devant le juge ? La question reste posée…


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