La place du cheval à Tiaret, c'est un peu la place du cheval dans toute l'Algérie, nous explique un connaisseur avisé, rencontré au club équestre de la Wilaya. Si on remonte à l'histoire, le cheval existe en Algérie depuis des millénaires. «La place du cheval à Tiaret c'est aussi celle du cheval en général dans toute l'Algérie», nous explique un connaisseur avisé, rencontré au club équestre de la wilaya. Effectivement, si on remonte l'histoire, le cheval existe en Algérie depuis des millénaires. Du côté de Djelfa, des gravures rupestres, remontant à plusieurs milliers d'années, attestent de son existence. Ces gravures, non seulement attestent de la présence du cheval en Algérie mais aussi de son utilisation par l'Algérien. Tous les envahisseurs qui se sont succédé dans notre pays, des Romains aux Français en passant par les Turcs et les Espagnols, tous utilisé ont une cavalerie algérienne des plus performantes. Les exemples ne manquent pas : de Sifax à Jughurta en passant par Massinissa, tous ces grands hommes ont combattu l'ennemi à l'aide du cheval. Le dernier envahisseur en date, après avoir envahi l'Algérie, a été confronté à puissante une cavalerie, celle de l'Emir Abdelkader en l'occurrence, très organisée et très efficace, qui lui a donné beaucoup de fil à retordre. «L'occupant français nous a battu grâce à sa puissance de feu, et non pas parce qu'il avait de meilleurs chevaux que nous». La cavalerie algérienne, très rapide, très agile, très souple et experte dans la razzia, en a fait voir de toutes les couleurs aux différents ennemis. C'est ainsi que le cheval est devenu un élément indispensable pour l'Algérien. On peut même aller jusqu'à dire que c'est un témoin vivant de l'histoire de notre pays. En plus de son statut de «guerrier», il servait aussi à l'agriculture mais aussi au transport et aux loisirs. Ce n'est qu'à partir de l'ère de la mécanisation que, peu à peu, le cheval a perdu de sa fougue et de sa noblesse, car de moins en moins utilisé. Il faut savoir que l'élevage et l'utilisation du cheval en Algérie remontent à des traditions très anciennes. Maintenant, pour revenir plus spécifiquement à la wilaya de Tiaret, on apprendra qu'il existe des empreintes sur l'utilisation du cheval dans cette région. «Il y a des signes, sur le plan archéologique et sur le plan de la paléontologie, notamment des ossements de chevaux qui remontent à il y a plus de 13 000 ans qui ont été découverts dans la région, à Sidi Houssni tout particulièrement», nous expliquera un spécialiste. Si la wilaya de Tiaret est une région traditionnelle d'élevage, c'est parce qu'il s'agit d'une région agropastorale, pourvue de grandes superficies agricoles. Le cheval qui prédomine est le barbe, une race ne se trouvant qu'au Maghreb, et dont le berceau est l'Algérie. Pour information, «Barbe» est la contraction du mot «barbare», appellation venant des Romains (il ne faut pas oublier que dans la doctrine de ces derniers, «tout ce qui n'était pas Romain était forcément barbare»). Si on renvient à l'histoire du cheval, on saura que le roi Louis XIV utilisait déjà le cheval barbe pour faire du dressage. Par ailleurs, les seuls à avoir résisté à la campagne de Russie de Napoléon étaient les régiments montés sur des chevaux barbes. Il s'agit là d'un cheval très résistant, très rustique, supportant la soif, le froid et la chaleur. Né dans la steppe, avec des variations de températures très importantes, c'est précisément ce climat difficile qui lui a forgé sa force. Aussi, par ces petits rappels historiques, on comprend, on ne peut mieux, la place prédominante dont jouit le cheval dans la capitale des Abassides. Une place de choix bien méritée!