Le déhanchement auquel conviait le dernier Festival de la chanson kabyle a laissé place à des éclats de rire. Les Bougiotes et les aoûtiens viennent, depuis samedi dernier, se bidonner à gorge déployée sur l'esplanade de la Maison de la culture. Béjaïa en rire 2013 y a élu cette fois-ci ses quartiers, alors que les précédentes éditions ont été domiciliées au stade scolaire, le comité des fêtes de la ville ayant estimé que la visibilité, l'accès, la sécurité, l'aménagement et le confort sont relativement préférables. Le programme qui doit se poursuivre jusqu'au 20 août présente pratiquement le même contenu que les années précédentes, quand les vedettes comiques invitées ne resservent pas carrément les mêmes sketchs. Le constat va à une tendance des acteurs du rire à se raréfier. Ce qui pousse les organisateurs à penser déjà à revoir leur copie pour les festivals à venir. La future formule comprendra notamment des ateliers de comédie loufoque, un concours du meilleur sketch et du meilleur humoriste, comme on injectera également dans la nouvelle carte des conférences dont les thématiques ne s'intéresseront pas uniquement à l'historique et à l'inventaire des comédiens et des productions existantes, mais poseront toute la problématique de la relance. Cependant, du nouveau a été apporté cette année avec l'introduction de sketchs en kabyle et une matinée pour enfants et un après-midi exclusivement réservé à la junte féminine. Hamid Achouri, le duo Bekhta, Houari Ftita, Salah Ougrout… Samedi soir, le monologue en parler local de Zahir Mesbah a bien secoué le parterre. Et dans la soirée de lundi, c'était au tour de la troupe de Lawhama, une sorte de version kabyle de la célèbre bande des joyeux lurons de Lefhama, de provoquer des rires aux larmes. Les enfants de Tazmalt sont très connus ici pour avoir mis sur le marché plusieurs de leurs produits. Dimanche a été annulé le spectacle du duo Hireche et le bégueule, évoluant dans le sketch kabyle. Les spectacles des incontournables Hamid Achouri, Kouider Lemouessekh et Atika, Kamel Bouakaz, le duo Bekhta et Houari Ftita, Salah Ougrout, le duo Bila-Houdoud (Hazim et Nourredine) n'a pas manqué de sel. Le rire était au rendez-vous et le public aussi, tard la nuit à la Maison de la culture. L'objectif, selon Malek Bouchebah, responsable au comité des fêtes de la ville de Béjaïa, a été relativement atteint, s'agissant en premier lieu de donner un prétexte de sortie aux Bougiotes et à la masse des estivants de plus en plus importante sur le littoral, la côte du Saphir et la côte du Sahel. Idem s'il y a lieu juste de considérer le but de promouvoir de nouveaux comédiens et de les confronter au vrai baromètre qu'est le face-à-face avec le public. Avec le rire, sont programmés des galas, dont une prédominance de la chanson raï puisque se succéderont, sur la magnifique scène dressée sur l'esplanade, Chalabala, Samia Ayoub, Ratiba Chiraz, alors que pour la soirée de clôture, le 20 août, sont prévus Nadia Yasmine, Cheb Anouar et Algerino, ce dernier évoluant en France et il n'est plus à présenter, la vedette rap ayant caracolé en tête des ventes avec 400 000 exemplaires écoulés pour quatre albums. On aura tout de même remarqué l'absence des autres genres, particulièrement la comédie musicale et la chanson drôle.