Face à son laxisme en matière de lutte antidopage, l'Agence mondiale antidopage (AMA) envisagerait de sanctionner très durement la Jamaïque. Une mise à l'écart en prévision des Jeux olympiques de Rio 2016 serait même à l'étude si les Caribéens ne mettent pas de l'ordre dans leurs affaires. Bonnet d'âne dans la lutte antidopage, la Jamaïque pourrait rapidement payer au prix fort sa passivité en la matière. D'après The Telegraph, qui relaie l'information dans son édition du jour, l'Agence mondiale antidopage a menacé mercredi, tard dans la nuit, d'exclure l'île caribéenne des principales compétitions internationales, parmi celles-ci les Jeux olympiques. La faute à un programme antidopage trop peu encadré et inadéquat avec la charte de l'AMA. Preuve en est : l'an dernier, les autorités insulaires n'ont procédé qu'à 106 contrôles antidopage. Moins que l'Iran et l'Islande ou autant que Malte et la Slovénie. Des nations pourtant loin d'être comparables à la Jamaïque sur le planisphère lorsqu'on parle de sprint pur. Pour rappel, Asafa Powell et quatre de ses compatriotes ont été coincés par l'AMA en juillet dernier, le natif de St Catherine - ancien recordman du monde du 100m (9»74) - ayant été contrôlé positif à l'oxilofrine, un stimulant apparenté à l'éphédrine. «Si rien ne change...» Renee Anne Shirley, ex-directrice exécutive de la commission antidopage jamaïcaine, a d'ailleurs déclaré dans les colonnes de Sports Illustrated que l'organisme avait connu de nombreux problèmes «préoccupants» pendant qu'elle était en fonction et a révélé par la même occasion qu'un seul test antidopage avait été réalisé en dehors des sites de compétition entre février 2012 et le début des JO de Londres cinq mois plus tard. Interrogé sur les suites à donner à cette affaire, David Howman, directeur général de l'AMA, a précisé sa pensée au Telegraph : «Si rien ne change, nous pouvons demander à notre conseil de déclarer l'un de nos signataires non-conformes et cela aura des répercussions quant à savoir si les équipes de ce pays seraient admises dans diverses compétitions.» La Jamaïque sait ce qu'il lui reste à faire si elle ne veut pas mettre en péril son destin et celui de ses athlètes. Usain Bolt compris