L'intolérable souffrance des 10 000 malades du cancer en attente de radiothérapie ne cesse d'être évoquée, et surtout courageusement dénoncée par l'association Waha d'aide aux malades atteints de cancer à travers son journal, Waha Info. Son n° 2 (août 2013) revient notamment sur le problème de la fermeture depuis février 2012, du service de radiothérapie (au centre anticancer –CAC- CHU Dr Ben Badis) qui perdure, pendant que des milliers de malades meurent en silence, comme ne cesse de le clamer depuis des années, Pr. Aïcha Djemaâ, responsable du service en question. Cette dernière, qui ne se soucie pas de plaire, ni encore moins de faire de la politique, osera dire une vérité toute crue concernant l'ouverture partielle du service en septembre prochain : «Beaucoup de malades ne seront pas traités». Et c'est toujours à cause des dysfonctionnements et autres anomalies qui sont désormais subis comme un mauvais sort. C'est «L'immense gâchis», comme l'écrit, à juste titre, Hosni Kitouni, un des rédacteurs du journal et membre de l'association Waha, qui relève, par ailleurs, après avoir fait le tour de la question, que «le corps médical ne parvient plus à préserver l'indépendance de sa décision». Pis encore, l'anarchie a pathétiquement gagné tous les services névralgiques du centre hospitalo-universitaire, en témoignent des milliers de malades y ayant vécu des situations cruelles, voire honteuses. «On assiste ainsi à une sorte d'impuissance généralisée qui paralyse l'action des uns et des autres au point où les calendriers et les programmations ne sont plus maîtrisables, les protocoles difficilement respectés, suscitant ainsi un sentiment général de mal-être», note encore Hosni Kitouni, ajoutant que «des interférences contrarient sa décision (celle du médecin, s'entend)». D'autre part, l'on apprend que Waha entreprend des actions de sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer via des émissions radio, conférences et autres journées d'étude, en plus de stages de formation à l'étranger au profit de ses membres, dont le dernier en date s'est effectué avec la fondation Konrad Adenauer.