En dépit de l'urgence, les malades atteints de cancer doivent attendre plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous au niveau du service de radiothérapie relevant du centre anticancer (CAC) de Blida. Les moyens y sont minimes par rapport au flux quotidien de malades venus des quatre coins du pays, dont la capitale. De toute évidence, cela n'est pas sans conséquences fâcheuses sur l'état de santé de ces patients alors que rien ne semble fait pour augmenter la capacité du CAC et l'équiper de nouveaux équipements indispensables à son bon fonctionnement. «On m'a donné un rendez-vous dans quatre mois. Je ne pense pas que cette date sera respectée vu que les machines de radiothérapie tombent souvent en panne. Cela engendre automatiquement le décalage des rendez-vous. Ainsi, je serais peut-être prise en charge dans six mois, voire plus alors que mon médecin ne cesse d'insister sur les séances de radiothérapie pour éviter la propagation de la maladie», déclare une quadragénaire atteinte d'un cancer du sein. Il y a quelques jours, les machines de radiothérapie sont tombées en panne. Cela a d'ailleurs poussé une cinquantaine de patients à fermer l'accès au CHU Frantz Fanon de Blida (lieu d'implantation du CAC) pour protester contre ces pannes récurrentes et les rendez-vous qui ne sont pratiquement jamais respectés. «Le CAC possède un mammographe depuis plusieurs années sans que cet équipement, indispensable au dépistage du cancer de sein, ne soit utilisé. Le même centre manque de scanner et surtout d'un plateau technique dédié à l'anapathologie, une discipline qui est pourtant liée à la cancérologie», regrette un membre d'une association d'aide aux malades atteints de cancer. En parallèle, l'aspect psychologique du malade aussi n'est pas bien pris en considération. Le statut de malade cancéreux, la lourdeur des traitements, la dépression, l'association de la maladie à la mort, les rechutes… sont autant de «symptômes» à traiter dans le cadre d'un large programme de soutien psychologique. Au CAC de Blida, dans les différents services exercent une dizaine de psychologues cliniciens, en pré-emploi pour la majorité. Leur précarité ne les motive pas à s'investir dans leur travail. Ces spécialistes de l'aide à autrui dans sa souffrance psychique manquent cruellement de formation à même de leur permettre de mieux apporter réconfort et soins psychologiques face à des désordres émotionnels, conséquences de la maladie du cancer.