La 7e session du comité central du FLN se tiendra les 29 et 30 août, contrairement aux prévisions et attentes du bureau politique. Des tractations ? M. Belayat et ses amis du BP ont dû être rappelés à l'ordre, eux qui, hier seulement, semblaient peu disposés à aller si vite en besogne. Tout compte fait, la septième session du comité central du FLN (CC) se tiendra les 29 et 30 août. Abderrahmane Belayat et les membres du bureau politique du parti reculent et acceptent la date fixée par leurs rivaux avec la bénédiction du ministère de l'Intérieur. «Le bureau politique s'est réuni au siège du parti en ce 24 août. Et après examen des développements au sein du parti, le bureau politique, après de larges consultations avec des parties concernées afin de préparer les meilleures conditions, convoque les membres du bureau politique à la réunion prévue les 29 et 30 août à l'hôtel Riyadh pour élire le secrétaire général du parti. Le bureau politique a mandaté son président, Abderrahmane Belayat, pour envoyer les convocations aux membres du CC et pour prendre les mesures idoines pour la réussite des travaux de cette session», lit-on dans un communiqué du bureau politique rendu public à l'issue de sa réunion, hier après-midi. Mais Abderrahmane Belayat et ses collègues du bureau politique ne fournissent pas davantage de précisions sur les raisons les ayant amenés à accepter la convocation du CC, alors qu'ils ont contesté la décision du ministère de l'Intérieur qui avait accordé l'autorisation de tenir cette rencontre à Ahmed Boumehdi. Abderrahmane Belayat et ses collègues affirmaient également, il y a quelques heures, que «la convocation du CC nécessite un délai de 15 jours et qu'il était impossible de convoquer une réunion en moins d'une semaine». Pourquoi ce revirement ? Des tractations ont sûrement eu lieu. Abderrahmane Belayat et ses amis du bureau politique ont probablement été rappelés à l'ordre. Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique, l'avoue implicitement. «Par respect aux institutions de l'Etat et soucieux de préserver la quiétude et les intérêts du parti afin d'aller rapidement à l'élection du secrétaire général, nous avons décidé de maintenir la date de la réunion, mais à l'hôtel Riyadh et non pas à El Aurassi», soutient-il. La cooptation de Amar Saadani se précise Le groupe conduit par Ahmed Boumehdi gagne, en tout cas, une première bataille contre le bureau politique. Et ce, en attendant le second match qui concernera l'élection du nouveau secrétaire général de l'ex-parti unique. Mais le recul du bureau politique du FLN devant l'intransigeance du groupe conduit par Ahmed Boumehdi prête à plusieurs interprétations. La plus plausible est que «les hautes autorités», qui ne veulent pas aller à une rentrée sociale et politique avec deux partis au pouvoir divisés (FLN et RND), ont déjà décidé de régler la crise de l'ex-parti unique à leur manière : par la cooptation. Dans ce scénario, le clan présidentiel aurait pesé de tout son poids en jetant son dévolu sur l'ex-président de l'APN, Amar Saadani. Ce dernier part, en tout cas, favori puisqu'il est déjà soutenu par le groupe d'Ahmed Boumehdi qui présentait l'ancien député de Djelfa comme «le candidat adoubé par la Présidence». Que va-t-il se passer jeudi prochain ? Les membres du CC vont-ils accepter le fait accompli ? Joueront-ils toutes leurs cartes lors de cette réunion ? Abdelhamid Si Affif assure qu'il n'y aura pas une seule candidature. «Les choses vont se dérouler dans la démocratie la plus totale. Il va y avoir des candidatures», soutient-il. Qui aura le dernier mot ? Le nouveau patron du FLN sera-il désigné, comme d'habitude, par une force externe aux structures du parti ?