Le débit internet et la qualité de service de l'opérateur Algérie Télécom restent médiocres, et ce, de l'aveu même de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (PTIC). La qualité des services «n'est pas à la hauteur et représente une problématique réelle», a déploré, hier, le ministre dans un entretien accordé à l'agence APS, à propos des coupures récurrentes des services internet à haut débit (ADSL). En cause, la vétusté du réseau actuel d'Algérie Télécom fait de câbles en cuivre destinés pour la téléphonie fixe, ainsi que les anciennes technologies utilisées par l'opérateur public, a expliqué M. Benhamadi. En janvier dernier, Azouaou Mehmel, PDG d'Algérie Télécom, avait dressé le même constat. «Nous avons accusé un retard dans le domaine des infrastructures. Nous n'avons pas investi comme devrait le faire une entreprise de télécommunications. Aujourd'hui, nous assurons le service ADSL, mais sur un réseau déployé en grande partie dans les années 1980 et 1990, un réseau initialement destiné à la seule téléphonie. Nous avons un réseau obsolète qu'il faudra changer à un moment où l'architecture même est dépassée», avait soutenu le patron de l'opérateur public. Pour y remédier, le ministre a annoncé que la fibre optique sera généralisée à tout le territoire national. «Le réseau de câbles en fibre optique sera généralisé dans toutes les communes et localités dont la population dépasse les 1000 habitants dans le Nord et 500 dans le Sud pour assurer un meilleur débit de l'internet», a-t-il précisé, en invitant les opérateurs à couvrir toutes ces régions pour contribuer à la concrétisation de cet objectif. Dans le cas d'Algérie Télécom, le ministre a souligné que le groupe s'emploie à développer son réseau et à améliorer la qualité du service commercial. D'ailleurs, l'opérateur historique de téléphonie fixe et d'internet a bénéficié d'un financement de 115 milliards de dinars qui devrait, selon lui, contribuer à améliorer la qualité du réseau, notamment celui en fibre optique ainsi que l'introduction de nouvelles technologies pour actualiser les prestations de services de l'internet. Une partie de ce montant, soit 48 milliards de dinars, servira au financement du plan d'investissement pour 2013. Il s'agit, entre autres, de la mise à niveau de l'infrastructure des télécoms dans les grands centres urbains, les pôles industriels, la généralisation des TIC dans différentes institutions, en plus de 2 millions d'accès supplémentaires haut débit. Au sujet du projet de raccordement des foyers en fibre optique, le ministre a annoncé que celui-ci a été arrêté en 2010 en raison du coût élevé de l'opération, notant qu'«il n'est pas possible pour le moment de généraliser cette technologie». Algérie Télécom a privilégié plutôt d'installer la technologie MSAN, basée sur la fibre optique, avec des wilayas-pilotes avant la généralisation de l'opération.