MBC est le leader des réseaux télévisés gratuits d'informations et de divertissement panarabes. Dans cet entretien, le président du groupe, Antoine Choueri, présente la politique de sa chaîne et les objectifs assignés en direction de l'Algérie. MBC émet, depuis peu, sur Hotbird en direction du Maghreb. Quelle est justement la stratégie de MBC en direction de ces pays-là ? La philosophie de MBC est d'être leader. Elle a initié ses transmissions en septembre 1991, faisant d'elle la première station télé satellitaire arabe et indépendante. MBC s'est rapidement transformée en leader du marché procurant de l'information et du divertissement familial de qualité à plus de 130 millions d'arabophones partout sur la planète. MBC aspire à se renforcer afin d'ajouter de nouvelles dimensions au monde concurrentiel de la télédiffusion au Moyen-Orient et même au-delà. Depuis une quinzaine de jours, MBC est diffusée dans les pays du Maghreb. Nous avons été les premiers à gagner la confiance et la fidélité des téléspectateurs dans le Golfe. Les pays du Maghreb, notamment l'Algérie, vont être un marché publicitaire important. Dans les prochains mois, tout un programme sera destiné à l'attention des téléspectateurs de cette région. Depuis que Al Jazeera s'est constituée en groupe, ajouter à cela la multiplication des chaînes satellitaires, ne craignez-vous pas une concurrence ? Ils ont une télévision de news et une autre destinée aux enfants. A mon avis, je pense que la concurrence ne peut que nous faire progresser les uns, les autres. Ceci étant, les chaînes satellitaires arabes existent depuis des années, englobant les pays du Golfe et du Moyen-Orient. Chacun a sa part de marché. Le groupe MBC a, a lui seul, une part d'audience estimée à 41%. Sur, approximativement, les 25 chaînes existantes, les 41% d'audience de nos quatre chaînes sont plus qu'appréciables. Il faut savoir qu'un poste sur deux, dans les pays du Golfe, est branché sur l'une des chaînes du groupe. Notre objectif est de couvrir certains pays du monde et de capter une grande audience. Est-ce que le groupe MBC investira dans les productions algériennes ou encore dans les firmes sportives ? Sans aucun doute, nous allons investir dans les productions algériennes. La MBC investira ou co-investira. Nous n'avons pas de plan préétabli sur les investissements ou encore sur les projets à venir. Une fois qu'un projet sera lancé, il faut attendre, en moyenne, trois mois pour essayer de faire des études sur ce qui plaît ou pas aux gens. A partir de là, nous définissons la production à faire avec, entre autres, les opérateurs. Rien n'empêche à ce que l'on fasse des programmes en commun avec la télévision algérienne ou faire quelque chose de triangulaire avec la Tunisie. Le groupe MBC n'a-t-il pas peur de faire face à la censure, ou plus concrètement ne craignez-vous pas la réaction des conservateurs par rapport à la diffusion de certains programmes ? Il est certain qu'on aura toujours de petits problèmes. De toutes les manières, MBC, par principe, veut et a toujours voulu être la télévision de la famille arabe avec toutes ses valeurs intrinsèques. Cela n'est pas toujours facile, mais il faut toujours essayer de faire attention à ne pas blesser l'amour-propre de certains ou de choquer d'autres. Vous avez affirmé que le groupe MBC a une part d'audience de 41% ; ne pensez-vous que cette chaîne satellitaire a perdu son audience depuis deux ans ? Depuis deux ans, nous n'avons perdu aucune audience. Il est vrai que depuis cinq années, il y a une prolifération de chaînes satellitaires. Il y a à peine douze ans, il n'y avait que deux chaînes. Il y a huit ans, il y avait une vingtaine de chaînes, et aujourd'hui, nous recensons plus de 250 chaînes à travers le monde. Le sondage qui se fait chaque mois stipule que MBC est en première position. C'est ce qui explique que le groupe MBC est le plus important en matière d'investissement dans le monde arabe avec 550 millions de dollars.