Karim Tabbou et ses camarades lancent officiellement leur nouveau parti politique. l'Union démocratique et sociale (UDS). Un parti qui se présente comme un instrument et un espace au service des forces militant pour «la démocratie, la défense des droits de l'homme et la justice sociale et le recouvrement des libertés des Algériens». L'annonce a été faite hier lors d'une conférence de presse à Alger animée par Karim Tabbou, l'économiste Mamer Boudersa et le député Habib Zeddad et en présence de nombreux militant (es) composés en partie d'anciens dirigeants du FFS, Farida Messaoudi, ancienne élue de l'APC Tizi Ouzou où elle s'est distinguée pour ses positions courageuses dans cette ville et Faïrouz Bouamama de Sétif. La nouvelle formation politique se targue d'avoir des représentants dans plus de 33 wilayas du pays. POUR DES PASSERELLES AVEC LES AUTRES FORCES POLITIQUES D'emblée, l'UDS donne le ton. A écouter le discours, le parti se place sur une ligne d'opposition radicale au pouvoir en place. «Le pays est malade. Il est l'otage d'un système politique atavique dont la seule compétence est de ruser avec l'histoire, s'opposer aux évolutions politiques et se reproduire par la violence. Défiant les lois de la nature et malgré l'échec patent de leur gestion des affaires du pays, les tenants du pouvoir continuent de s'imposer par le mépris et le mensonge. Par leurs attitudes opportunistes et prédatrices, ils privent les Algériennes et les Algériens de tout développement. Le pays n'a jamais atteint un tel niveau d'immoralité et de désespoir (…)», a pilonné Karim Tabbou dans sa déclaration d'analyse politique. Ce dernier, un quadra et jeune loup qui a fait ses classes au sein du FFS, estime que l'impasse dans laquelle est enfermé la pays appelle «à la conscience et la mobilisation». «Nous devons nous mobiliser pour préserver le capital humain, le capital historique et pour mettre fin au pillage des richesses du pays et au bradage de son économie. Ne rien faire, c'est hypothéquer l'avenir des générations futures. Ne rien faire serait la pire des trahisons», a encore fulminé celui dont disait Hocine Aït Ahmed qu'«il est promu à un bel avenir» politique grâce à «sa grinta spanioulia» (sa niaque), mais aussi «sa force de conviction et son sens politique». Affichant une disponibilité à militer avec les autres forces politiques, syndicales et associatives, Karim Tabbou, fidèle à sa rhétorique acerbe, a assuré que l'état déliquescent du pays interdit «tout compromission». «Jaloux de notre autonomie et de notre indépendance, notre soif de liberté nous interdit toute compromission. Nous croyons à la capacité du peuple algérien à rebondir et à recréer l'espoir.» L'UDS, qui se situe dans un courant de gauche, dresse un tableau sombre de l'état du pays. «La généralisation de la corruption et sa banalisation, l'institutionnalisation des pratiques sectaires et régionalistes constituent des menaces réelles sur l'unité et la cohésion nationales. Le pays est sujet à toutes les évolutions négatives, l'Etat est déliquescent et le risque de son anéantissement est bien réel», met en garde l'UDS, annonçant ainsi son entrée fracassante sur la scène politique nationale. Plus virulent encore. «En 50 ans de gestion violente, le pouvoir a brisé tous les espoirs et réduit le peuple algérien à l'indigénat. Une véritable trahison du combat libérateur», crucifie-t-il. Dans l'esprit de ce nouveau parti, il est «urgent d'opérer un changement de cap en finissant avec les institutions qui ont créé la crise pour être au rendez-vous de l'histoire. Sinon nous continuerons à tourner le dos à l'histoire». Partant de ce constat, l'Union démocratique et sociale juge que la future élection présidentielle ne constitue par une étape importante. «L'Algérie est habituée depuis 50 ans à des mascarades politiques. Il n'existe aucun indice pouvant faire croire aux Algériens que l'élection serait sérieuse. Les candidats eux-mêmes ne pensent qu'à obtenir l'appui de groupes influents au sein du régime et non pas un soutien franc de la population», a brocardé Tabbou. Il estime que la vraie bataille à mener est «celle qui consiste à constituer un rapport de force dans la société pour se réapproprier les espaces politiques et rendre le citoyen algérien libre et heureux». L'Union démocratique et sociale engagera un chantier de débats dans les prochains jours pour enrichir ses textes dans la perspective de la tenue de son congrès constitutif.