Il n'y a jamais de fumée sans feu. Les rumeurs de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se confirment à Médéa, probablement pour le 12 septembre prochain. Pour preuve, les travaux de peinture des façades, des trottoirs, des arbres… des rues où doit passer le cortège officiel s'accélèrent et sont annonciateurs, comme d'habitude, d'un important événement. Cette visite, tant attendue par la population de la wilaya de Médéa, à l'instar de celles des autres régions visitées, fait renaître un espoir de relance d'une économie en panne depuis fort bien longtemps. Un équilibre régional s'impose politiquement et économiquement pour contenir les populations qui sont encore en place en vue de mettre un frein à l'exode rural vers le littoral et la Mitidja, car Médéa se situe seulement à 80 km au sud d'Alger et à 40 km de Blida. L'hémorragie avait pris des dimensions inquiétantes dans les années passées où des communes rurales ont été vidées de 60% de leurs habitants qui ont fui la précarité et la pauvreté. Ils ne se sont toujours, pas manifestés pour le retour vers leur localité d'origine. Des mesures incitatives et plus motivantes doivent être prises courageusement afin d'améliorer les conditions de vie des populations rurales, en leur procurant du travail et en leur accordant les commodités les plus élémentaires comme l'électrification et le gaz de ville, le transport collectif, une bonne couverture sanitaire… Il s'agit de mettre en œuvre des actions qui ont pour but de cibler le plus grand nombre de familles encore sur place afin de stabiliser leur pouvoir d'achat et faciliter leur vie dans la paysannerie en leur procurant des ressources non loin de leur domicile d'une part et de dynamiser davantage l'activité agricole et artisanale déjà entreprise par les autres membres de la famille. Mais ces conditions nécessitent la mobilisation de gros moyens financiers en adéquation avec des objectifs ambitieux pour fixer notamment le monde rural pourvoyeur de richesse et attirer la main-d'œuvre vers la campagne au lieu de la ville. Il faut dire que la wilaya de Médéa est un immense territoire avec ses 64 communes dont 70% sont implantées en zone rurale et dont le principal revenu est tiré de l'agriculture. Une wilaya pauvre malgré la disponibilité de l'argent La wilaya de Médéa a bénéficié, dans le cadre des plans quinquennaux (2005/2009 et 2010/2014), d'importantes enveloppes qui se répartissent respectivement comme suit : 99,052 milliards de dinars dont 25,72 destinés aux 23 communes des Hauts-Plateaux pour le premier plan ; 280 milliards de dinars, dont 194 affectés aux projets nouveaux pour le deuxième plan. Mais cette embellie financière n'a pu malheureusement aboutir à faire décoller et niveler les disparités existantes entre les différentes localités de cette vaste wilaya éparse dépourvue de toutes les commodités et équipements collectifs dans sa grande partie. Aussi, le triste handicap qui a tiré le développement vers le bas est celui de l'immense retard enregistré par les bureaux d'étude et les entreprises de réalisation. Une perte sèche de temps et d'argent qui n'a pas été profitable à la population du Titteri.