L'agence universitaire de la francophonie a pour rôle d'aider les décideurs à réaliser des réformes visant la qualité de l'enseignement et par voie de conséquence, les pays du Maghreb à s'ouvrir sur de nouveaux espaces. C'est à la tour administrative de l'université Contantine 1 que s'est tenue, hier, une rencontre des recteurs et des présidents des universités et des directeurs des grandes écoles et autres institutions d'enseignement supérieur maghrébines membres de l'agence universitaire de la francophonie, à savoir l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Une manifestation à laquelle ont pris part une vingtaine de recteurs, de présidents et de directeurs d'écoles et d'universités du Maghreb et qui a essentiellement porté sur la création d'un espace, qui reste à définir, de concertation maghrébin des recteurs et présidents d'universités. Pour Lassaâd El Asmi, président de l'université Carthage de Tunis, il s'agit d'abord de définir la nature de l'organe à mettre en place. «Que ce soit une conférence, un réseau ou une association, il est primordial d'en définir les contours, tracer les objectifs et les modes de fonctionnement», dira-t-il. Le bureau Maghreb, ajoutera-t-il, est là pour en assurer le secrétariat. Mme Ouiza Cherif, recteur de l'université de Boumerdes et présidente de la Conférence régionale centre de l'agence universitaire de la francophonie (AUF) abondera dans le même sens en proposant de convoquer une assemblée générale après avoir validé la création d'une association rattachée à l'AUF. Le professeur Hassan Lemallem, directeur de l'école des sciences de l'information de Rabat (Maroc), déclare, pour sa part : «Une conférence me paraît un peu trop simple. Il faut aller vers une structuration réelle de nos établissements universitaires affiliés à l'AUF, à l'instar des pays africains et ceux de l'océan indien. Nous sommes la seule région qui n'est pas structurée. A ce titre, un groupe de réflexion devra émerger de cette réunion. Ce genre de rencontres a pour rôle d'aider les décideurs à réaliser des réformes. Il faut absolument qu'on aide nos pays à s'ouvrir sur de nouveaux espaces. L'agence universitaire de la francophonie me paraît la plus à même de nous accompagner dans cette démarche.» Le recteur de l'université Chouaib Doukkali El Jadida ( Maroc), Boumédiene Tanouti, soulignera dans son intervention l'importance de mettre de l'homogénéité dans les programmes d'enseignement maghrébin par la mise en place de formations communes autour des problèmes que connaît la région à travers, par exemple, des doctorats de tutelle. La directrice du bureau Maghreb de l'AUF, Mme Cristina Robalo Codeiro qui est intervenue à la fin des débats, dira en substance : «Il semble que tout le monde soit d'accord pour créer un espace d'enseignement supérieur maghrébin. On peut s'acheminer donc vers la création d'une structure assez simple mais aussi établir un programme, définir, aujourd'hui, l'essence et la nature de l'organe à mettre en place avec les membres fondateurs avant l'élaboration des textes.» A noter qu'au cours de cette journée le programme maghrébin de mobilité d'étudiants baptisé Eramus-Mendus Ibn Batouta, récemment agréé et dont l'université Constantine I est partenaire, a été également évoqué par les participants.»