Des établissements sont livrés dans la précipitation, n'offrant pas des conditions de scolarité optimale. La wilaya de Bouira souffre d'un déficit patent en matière d'infrastructures scolaires. C'est dans des communes rurales où la quasi-totalité des établissements accusent un manque flagrant en équipements pédagogiques, de restauration, ainsi que de l'absence de moyens de transport scolaire. Des infrastructures ont été, en majorité, livrées dans la précipitation. Et des exemples ne manquent pas. Le cas des deux établissements scolaires implantés dans les communes d'Ath Mansour et d'Ath Laâziz, à l'est et au nord de Bouira, est édifiant. Les autorités avaient livré ces infrastructures éducatives alors qu'une partie du site était toujours en chantier. Et, en plus, elles continuent de généraliser cette option à l'occasion de la rentrée scolaire 2013-2014. Le cas du nouveau CEM implanté dans la localité d'Imerkallen, dans la commune de Taghzout, confirme ce fait qui n'honore guère l'engagement des responsables de la DE et de la wilaya. L'établissement en question accuse un manque en commodités. Benghanem Slimane, un élu à l'APC, a affirmé que le CEM, non encore doté d'une cantine scolaire, n'est pas, non plus, alimenté en eau potable. Pis encore, ce collège, réalisé pour une enveloppe globale de 12 milliards de centimes, est totalement isolé, puisque aucune piste d'accès n'y est ouverte. Nous avons appris que, devant cette situation, le mouvement associatif, à sa tête les parents d'élèves, ont affiché un refus catégorique pour l'ouverture prochaine du CEM, avant son achèvement total et surtout sa dotation en toutes commodités indispensables. Ce fait confirme, faut-il le reconnaître, la passivité des autorités quant à la réception des établissements, souvent encore en chantier. Le scénario vécu durant les années précédentes risque, décidément, de se reproduire cette année encore à l'occasion de la rentrée scolaire. La direction de l'éducation de la wilaya, qui a annoncé la réception cette année de 20 nouveaux établissements, répartis sur 14 communes, n'a pas précisé si ces structures sont dotées du minimum d'équipements, telle que la restauration, par exemple. Cette année, 4 lycées, 5 CEM et 11 groupes scolaires ouvriront leurs portes aux élèves. Certaines de ces structures sont toujours en chantier. Si les autorités de wilaya estiment que la réception de ces nouveaux établissements garantira une bonne année scolaire, il n'en demeure pas moins que dans certaines localités notamment celles situées en haute montagne, les élèves sont scolarisés dans de mauvaises conditions. C'est le cas de la commune de Taghzout, au nord de Bouira, où plusieurs structures éducatives sont dans un état pitoyable. Le volet des réfections des écoles est ignoré par les mêmes responsables. A ce sujet, le même élu a précisé qu'aucune opération visant à réhabiliter les écoles primaires dégradées pour cause d'intempéries et autres aléas climatiques n'a été effectuée. «Nous avons deux écoles, implantées au niveau des villages Thala Boughlal et Chabet Braham, qui sont complètement dégradées en raison de l'effondrement de leurs plafonds», a-t-il dit. Une autre école est toujours occupée par les sinistrés du village Ighil Oumanchar, à la suite du glissement de terrain enregistré l'année écoulée. Ce glissement avait ravagé, rappelons-le, une bonne partie des habitations autour du site touché. Notre source indique que toutes les demandes faites par l'APC aux pouvoirs publics afin de procéder à des réfections des 13 écoles que compte la localité de Taghzout sont restées sans suite. Par ailleurs, le secteur de l'enseignement supérieur de la wilaya verra une rentrée scolaire perturbée en raison du retard accusé dans certaines structures du nouveau pole universitaire de 9.000 places, sachant que celui-ci est toujours en chantier. Ce projet, lancé en été 2010 pour un délai de 16 mois, accuse aujourd'hui un retard important. Les visites marathoniennes des autorités concernées sur le chantier n'ont pas suffi pour que les entreprises retenues pour ce gigantesque projet, érigé sur une superficie de 50 hectares, achèvent les chantiers dans les délais. Pourtant, les responsables du secteur, à leur tête le ministre de tutelle, en visite d'inspection à Bouira en juillet dernier, avaient promis la réception d'une partie de ce projet avant la rentrée universitaire. Le ministre avait annoncé sur place que 4.000 places pédagogiques et une résidence de 2.000 lits sont prévues pour être livrées à la rentrée universitaire 2013-2014. Mais en fin de compte, il s'avère que c'est un leurre de plus. Avec une telle cadence de travaux, le chantier risque de durer encore et la promesse des autorités de livrer cette partie n'est pas pour demain. C'est le cas également pour le projet de réalisation des 50 logements destinés aux enseignants. Les travaux sont au ralenti, a-t-on constaté sur place. Les autorités de wilaya sont interpellées pour revoir la méthode de gestion des deux secteurs dont les responsables respectifs n'ont nullement l'air de vouloir honorer leurs engagements.