Inscrits depuis 2010 et 2008, des projets de construction de nouvelles gares routières ne sont pas encore lancés. Le programme de construction des gares routières dans la wilaya de Boumerdès trouve toutes les peines à démarrer. Les appels d'offre lancés depuis 2010 afin de retenir les bureaux d'études devant élaborer les premières esquisses ont été déclarés infructueux. «Nous avons lancé des appels d'offre pour l'étude, la réalisation et l'équipement de 3 gares routières de type B, une gare multimodale et 4 pôles d'échanges pour la wilaya mais le résultat s'est avéré infructueux», a déclaré le directeur par intérim de la direction des transports de Boumerdès, justifiant le retard cumulé pour l'entame de ces projets. «Le cahier des charges exige des bureaux d'études d'avoir déjà effectué des études de gares routières au préalable», explique-il. Or, rares ont été les candidats, à en croire notre interlocuteur, qui avaient répondu à cette norme. En attendant, la région reste dépourvue de cet équipement à travers toutes ces localités. Rien, en dehors de ces terrains vagues clôturés avec du parpaing, parfois délimités seulement à l'aide de fils barbelés où se côtoient marchands informels, transporteurs et usagers. Eté comme hiver, voyageurs et professionnels du transport endurent l'absence des commodités comme les sanitaires et autres services indispensables. Gare routière ou marché de proximité ? De Dellys, Zemmouri à l'Est, à Boudouaou à l'Ouest et jusqu'à Bordj Menail au sud, le décor n'offre pas d'exception. «L'anarchie, l'insécurité et l'insalubrité s'emparent des lieux à longueur d'année. Il y a un manque flagrant en équipements tels que les abribus, les panneaux de signalisation. En période de pluie, ces gares deviennent de véritables bourbiers à cause des crevasses et les flaques d'eau qui s'y forment», témoigne Lynda, rencontrée à la station de bus de Boudouaou. Gare routière ou marché de proximité ? Il a fallu attendre 2010 pour voir l'inscription de cet équipement public à travers plusieurs localités. Seulement, les Boumerdassi doivent encore attendre plusieurs mois, voire des années avant de s'en servir. Pour cause, 3 projets seulement ont été lancés en étude sur les 5 programmés. Aucun programme n'a été lancé en chantier. La mise en œuvre de la première opération qui consiste en l'étude et réalisation de 3 gares routières de type B (75000 voyageurs par an) pour Thénia, Dellys (site de l'ancienne usine de chaussures (EMAC) et Boudouaou (El Merdja) est toujours au point mort. «L'appel d'offre a été déclaré infructueux. Puis, nous avons lancé deux consultations dont la seconde est en cours. Si tout va bien, nous allons recevoir une offre le mois de septembre pour lancer effectivement ces projets en étude», a déclaré M. Lounes Mecheri, directeur par intérim de la direction des transports de la wilaya. Les 4 pôles d'échange multimodaux qui devaient être implantés près des gares ferroviaires de Bordj Menail, Isser, Tidjllabine et Thénia sont également dans la phase des consultations. Un projet qui risque de s'éterniser puisque la direction de la société nationale des transports ferroviaires (SNTF) n'a pas encore donné son accord concernant les terrains qui devront accueillir les structures depuis un an, selon nos informations. Dans cette ville en plein expansion, la construction de la gare de type A dédiée au transporteur inter-wilaya et inter-daïra est relégué aux calendes grecques. Le projet d'étude, de réalisation et d'équipement de cette gare, inscrit en 2008 allait voir le jour à l'emplacement de l'actuelle gare située sur la route du stade. Mais la première étude effectuée à cet effet suppose un surcoût, donc, une réévaluation du projet est suggérée puisque le budget initial ne suffira pas. Cependant, une autre assiette de terrain a été localisée à la sortie Ouest de la ville. Un terrain agricole inondable. «Là aussi, la direction des transports attend la réponse du ministère de l'agriculture quant au dossier de cette parcelle», dit le responsable. Un autre écueil qui risque de bloquer la construction de la gare de Boumerdès est l'opposition des fellahs qui exploitent les terres. Le seul programme dont l'étude est achevée est le projet de réalisation de 9 stations urbaines prévues à Baghlia, Naciria, Chaâbet, Béni Amrane et Si Mustapha, entres autres communes, est au stade d'approbation des esquisses.