«Que l'on soit piéton ou automobiliste, on est tous logés à la même enseigne», nous dira en substance une personne âgée. Les Oranais se sont bien rendu compte que le nombre de voitures circulant dans la ville, et qui dépasse allégrement les 100 000 voitures/jour durant la saison estivale, a rendu leur quotidien bien difficile. Carrément cauchemardesques pour les automobilistes qui tentent de se frayer un itinéraire entre rues fermés, rues interdites, à sens unique, trop mal entretenues ou simplement fermées à la circulation. Elle est encore bien plus pénible pour les riverains qui doivent supporter à longueur de journée, voire presque en H 24 pour certaines artères, les longs et intempestifs klaxons, les bruits des moteurs rendus nerveux par des conducteurs pressés. Les mieux lotis vivent les fenêtres closes à l'ombre d'une climatisation heureusement démocratisée par la technologie asiatique. Quand aux autres, ils subissent en silence un long et douloureux calvaire. Le tramway censé résoudre bien des problèmes peine à s'installer. Durant cette période d'adaptation, il paraît bien plus comme une contrainte que comme la solution idéale tant vantée par ses promoteurs. Sur les grandes artères commerciales qu'il traverse, les automobilistes occupent nécessairement le trottoir pour charger ou décharger les marchandises. Les transporteurs, pressés par la réalisation d'un chiffre d'affaire quotidien imposé par les propriétaires, n'hésitent pas une seconde pour semer la terreur en roulant à tombeau ouvert, prenant des rues trop étroites ou en contresens, doublant en 2, voire en 3ème position. Faire des arrêts aussi intempestifs que dangereux pour racoler le client. La énième étude du plan de circulation et des transports que l'on nous promet apparaît tout à fait aléatoire à partir du moment où elle consacre la voiture en «reine» et que le piéton est laissé pour compte.