Il y a quelques semaines, certaines artères de la ville de Tizi-Ouzou grouillantes de la circulation piétonne et automobile ont vu l'installation de belles “alvéoles” téléphoniques par cartes prépayées. Cependant, sauf cas de nécessité indispensable, l'utilité de ces moyens paraît, à première vue, superflue de par notamment le choix des endroits de leur placement où existent déjà des kiosques multiservices. Aussi, il y a fort à parier que ces cabines connaîtront le même sort que les précédentes d'il y a plusieurs lustres, voire décennies, pour ne pas dire – c'est encore prématuré – un énième gaspillage. D'abord, sur certains trottoirs de l'avenue Abane-Ramdane, ou “Grande-Rue”, où ces cabines sont implantées, elles gênent les piétons, et l'utilisateur de la cabine, à qui il serait difficile d'entendre correctement son correspondant à l'autre bout du fil. En effet, les bruits et klaxons des véhicules, les sifflets, le vacarme et autres cris de marchands à la sauvette, de nombreux groupes de piétons et leur confus brouhaha, les concurrences en volume de décibels des sonos des disquaires à quelques mètres l'un de l'autre, auxquels s'ajoutent, au hasard, les perçants appels à la prière (2 à 3 mn) à partir des hauts-parleurs des minarets, ne permettront pas une écoute de qualité pour l'utilisateur de la cabine, sans isolant ni port fermante. Il faut avouer que les trémies, du moins celles du centre-ville, ont tellement réduit les trottoirs et les deux chaussées que les piétons ne peuvent plus marcher côte à côte ou porter même un couffin ou un sac à la main sans gêner d'autres piétons. Quant aux automobilistes sur ces étroites voies – au niveau des trémies – ils roulent avec un œil sur la droite et des coups de klaxon fréquents pour éviter les piétons débordant sur la chaussée. Ces derniers, notamment aux heures de pointe, sont contraints d'empiéter sur la voie carrossable dans leurs tentatives de contourner des étals de commerçants et les innombrables mendiants en famille, assis à même le sol sur ces espaces piétons. Ajoutez à tout cela “l'incivisme” de certains commerçants qui opèrent des nettoyages intempestifs à coups de jets d'eau en milieu de journée devant de leurs boutiques, formant des mares d'eau crasseuse sur la chaussée au niveau desquelles les piétons sont fréquemment éclaboussés au passage d'automobilistes indifférents ou méprisants. Salah Yermèche